Art et Culture : des nouveaux biens africains entrent au Patrimoine mondial de l'Unesco

Mercredi 20 Septembre 2023 - 14:34

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Le Comité chargé d'examiner les 53 candidatures déposées en 2022 et 2023 est réuni à Riyad, en Arabie saoudite. Objectif : identifier et protéger des sites culturels et naturels qui présentent une valeur exceptionnelle pour l'humanité.

Il s'agit du massif forestier d’Odzala Kokoua, en République du Congo, où l'on trouve l'une des plus importantes populations d'éléphants d'Afrique centrale. À Madagascar, les forêts sèches de l'Andrefana sont aussi reconnues en raison de leur biodiversité exceptionnelle. Elles abritent des espèces de lézards ou encore d'oiseaux uniques au monde. L'Unesco classe par ailleurs des paysages culturels. C’est le cas du Gedeo, en Éthiopie, qui réunit à la fois des forêts sacrées et des stèles mégalithiques. Le parc national des monts Balé, également en Éthiopie. Le site du Koutammakou, situé dans le nord-est du Togo et déjà classé depuis 2004, vient pour sa part d'être élargi au Bénin voisin. Cette extension couvre ainsi l’ensemble du territoire de la population batammariba et ses maisons-tours traditionnelles. S'ajoute enfin à la liste Djerba, en Tunisie. Dans l’imaginaire collectif, ce sont des plages paradisiaques à perte de vue.

En tout, ce sont vingt-quatre monuments de l’île qui lui ont valu cette distinction. Comme son schéma de peuplement remontant au IXe siècle, alors conçu pour s'adapter à un environnement naturel pauvre en eau. Avec ses mosquées, ses caravansérails et quartier juif, l’île offre aussi une diversité culturelle qui est désormais reconnue à l’échelle internationale. Un hymne à la coexistence qui résonne alors que l’île a été endeuillée, en mai, dernier, après qu’une attaque contre la synagogue de la Ghriba a coûté la vie à cinq personnes. La Tunisie veut faire de cette île une vitrine.  L’île de Djerba devient ainsi le neuvième site tunisien à rejoindre le prestigieux classement de l’Unesco.  Avant elle, les sites antiques de Carthage, la médina de Tunis ou encore l’amphithéâtre d’El Jem avaient, eux aussi, décroché cette reconnaissance.  La dernière inscription au patrimoine mondial de l’Unesco d’un site tunisien remonte à 26 ans avec le site archéologique de Dougga.

Les forêts sèches malgaches                                                                                                                                                                                                                                                                           Les forêts sèches de l’ouest malgache font également leur entrée sur la prestigieuse liste. Cinq aires protégées de la Grande Île, du nord au sud, viennent en effet d’être reconnues pour leur faune, leur flore et leurs habitats endémiques exceptionnels. Les parcs nationaux d'Ankarafantsika, de Mikea, Tsimanampetsotse ainsi que les réserves naturelles d'Analaramena et d'Ankarana viennent s’ajouter aux Tsingy de Bemaraha déjà classés, précise notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud.  Cependant, plusieurs de ces sites sont soumis à des pressions extrêmes : feux, coupes, défrichages, trafics, le tout souvent opéré par des populations migrantes fuyant le Grand Sud aride de l’île. Aussi cette inscription, selon les autorités, devrait-elle mettre en lumière des situations écologiques et humaines délicates susceptibles de générer l’intérêt et certains appuis d’institutions nationales et internationales.Cette inscription est le fruit d’une bataille qu’a dû livrer pendant plus de trois ans l’équipe malgache, pour démontrer l’intérêt écologique et scientifique de ces 750 000 hectares de forêts sèches quasi uniques au monde.

 

Noël Ndong

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