Processus électoral : l’Asadho exhorte à éviter des morts supplémentairesMercredi 18 Juin 2014 - 19:00 L’ONG a noté que pour y arriver, la commission électorale nationale indépendante (Céni) devra démontrer qu’elle est vraiment indépendante vis-à-vis de toutes les forces politiques et sociales en présence. L’Association africaine des droits de l’Homme (Asadho) a dénoncé, dans une lettre ouverte du 17 juin destinée à la Céni, « le climat d’intolérance et de témérité » qui caractérise le processus électoral en cours. « Les Congolais morts à cause des élections mal organisées sont déjà très nombreux, nous n’en voulons pas d’autres pour les élections de 2013 à 2016 », a souligné cette ONG dans ce document visant l’Abbé Apollinaire Malu-Malu. L’Asadho promet, dans cette lettre intitulée « Plus de morts liés aux élections », de tenir le président de la Céni, pour responsable de toute dérive qui pourrait résulter du processus électoral en cours. « Après votre désignation comme président de la Céni, en juin 2013, les contestations ont fusé de toute part, voire de vos propres pairs de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Contre toute attente, vous avez rejeté lesdites contestations pour rester à la tête de la Céni, alors qu’en votre qualité de prêtre et pour des raisons d’éthique, vous auriez du vous retirer, car n’ayant pas la confiance de toutes les parties prenantes au processus électoral », a rappelé cette ONG. L’Asadho, qui estime que le président de la Céni devrait, depuis longtemps, démissionner au regard des contestations que sa désignation à la tête de la Céni a suscité, ose croire que l’abbé président restera à la tête de la Céni « non pas pour satisfaire ses ambitions personnelles, ni celles d’un homme politique quelconque ou d’un groupe politique, mais pour servir à l’organisation des élections transparentes, justes et apaisées dont le peuple a grandement besoin ». « En votre qualité de prêtre et pour des raisons d’éthique, vous auriez dû vous retirer, car n’ayant pas la confiance de toutes les parties prenantes au processus électoral », a appuyé cette ONG. Pour l’Asadho, en effet, les contestations qui se poursuivent contre la présence de l’abbé Malu-Malu à la tète de la Céni « ne sont pas de nature à créer et à renforcer la confiance dont il a besoin pour organiser des élections différentes de celles organisées par le pasteur Ngoy Mulunda en novembre 2011 ». L’Asadho a également relayé l’analyse du calendrier électoral faite par les organisations de la société civile, à Kinshasa, au cours de leur réunion tenue le 2 juin, qui a révélé plusieurs points négatifs. Il s’agit, selon cette ONG, du manque de consensus au sujet du calendrier électoral; de la non-prise en compte de l’élection présidentielle dans le calendrier publié; du risque de dépassement du délai en ce qui concerne l’organisation de l’élection présidentielle et du risque de modifier la Constitution en portant atteinte aux dispositions verrouillées, sans consentement du peuple. « Tous ces éléments auront pour conséquence la contestation du processus et, par la suite, des résultats des élections qui seront organisées dans ce climat de crise de confiance », a soutenu cette organisation, qui insiste sur le fait que le climat d’intolérance et de témérité qui avait caractérisé le processus conduit par le Pasteur Ngoy Mulunda est en train de s’installer petit à petit dans le processus en cours. « Cela ne peut conduire qu’à l’organisation des élections non fiables et qui ne vont pas participer à la consolidation de notre jeune démocratie et de la cohésion nationale », a-t-elle fait remarquer. Pour l’Asadho, la seule manière d’éviter des atteintes à la vie à cause des élections est de « conduire le processus électoral de manière transparente, participative et inclusive ». Pour y arriver, a-t-elle poursuivi, la Céni devra démontrer qu’elle est vraiment indépendante vis-à-vis de toutes les forces politiques et sociales en présence. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Centre de compilation des résultats des élections |