Taekwondo : les ceintures noires envoient une lettre ouverte au ministre des Sports

Jeudi 28 Mars 2024 - 15:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le collectif des instructeurs et ceintures noires de la Fédération congolaise de taekwondo (Fécotae) a adressé une lettre ouverte au ministre en charge des Sports et de l’Education civique, Hugues Ngouélondélé, au sujet « de la situation actuelle à la Fécotae ».

Les instructeurs des clubs et les ceintures noires de la Fécotae ont écrit à la tutelle pour exprimer leurs préoccupations concernant l'état actuel des affaires au sein de la fédération. « C'est avec un grand regret que nous tirons la sonnette d’alarme sur le manque alarmant d'activité et de transparence sous la direction actuelle, qui a conduit à un déclin significatif de l'intégrité et du développement du taekwondo en République du Congo », lit-on dans la lettre.

A en croire les initiateurs, depuis plus d'une décennie, la fédération a joué un rôle crucial dans l'organisation des championnats nationaux, de la Coupe du Congo et de diverses autres compétitions qui a été essentielle dans la promotion et le développement du taekwondo au Congo. Cependant, depuis la mise en place du bureau fédéral actuel, il y a eu une absence notable de telles activités, à l'exception d'un match test et de deux événements de promotion de ceintures qui ont été entachés d'irrégularités.

Selon cette lettre signée au nom des ceintures noires et des instructeurs par Me Rosy Kadel Ntsiloulou, ceinture noire 4e DAN, « Il y a de sérieuses préoccupations concernant la mauvaise gestion des fonds générés par ces événements de promotion de ceintures, car les allocations financières promises aux comités de ligue n'ont jamais été versées. De plus, les candidats qui ont participé à ces événements n'ont toujours pas reçu leurs certificats de la Fédération mondiale de taekwondo, soulevant des suspicions de pratiques frauduleuses et de détournement de fonds. Sous la pression des acteurs du taekwondo qui ont commencé à menacer de porter plainte pour escroquerie autour, dix certificats à peine ont été produits sur près d’une centaine de candidats », peut –on lire dans la correspondance.

Ces taekwondoïstes pensent, en outre, que le bureau actuel pourrait manipuler les prochaines élections en créant des clubs « fictifs ».

« Bien qu’étant pratiquement en fin de l’Olympiade, le président de la fédération qui n’a pas pu organiser un championnat national durant les quatre années se démêle pour en organiser dans un format qui ne se fait nulle part ailleurs, en ouvrant la participation à tous les clubs et non pas au champion des départements. La suspension illégitime de la ligue de Brazzaville pour des raisons liées au corps électoral qui pour autant a été la meilleure ligue depuis que le taekwondo existe en République du Congo est encore une de ces manœuvres pour obtenir un corps électoral qui lui soit favorable », poursuit la correspondance.

Dans leur lettre qui en réalité charge le président de la Fédération, Me Thomas Moutala, les auteurs avancent que ce dernier a passé outre la circulaire n°0455 du ministre des Sports relative aux instructions pour la tenue des assemblées générales électives. Ils l’accusent d’avoir restructuré les ligues à son avantage. Or, pour diriger une ligue, le candidat doit « avoir pratiqué la discipline, être ou avoir été dirigeant d’un club unidisciplinaire ou multidisciplinaire, d’une ligue, d’une association affinitaire à la fédération », expliquent les auteurs de la lettre.

Ils rappellent que la ligue de taekwondo de Brazzaville a écopé d’une sanction illégitime, complètement infondée et sans réel justification dans le désir d’avoir un corps électoral acquis à sa cause.

« Une fois de plus, nous tenons à souligner également que le président actuel de la fédération a été un acteur majeur lors des élections de Kintélé qui ont déchiré les taekwondoïstes congolais. Nous craignons qu'il reproduise les mêmes problèmes en manipulant le corps électoral à son avantage », poursuvent les auteurs du courrier.

Ils le concluent en demandant le retrait immédiat du président et de tout son bureau exécutif fédéral actuel pour permettre la mise en place d'un comité ad hoc chargé de superviser la restructuration de la fédération et d'assurer un processus électoral libre, équitable et transparent.

 

 

Rude Ngoma

Notification: 

Non