Coopération : la Hongrie et le Tchad concluent un partenariat stratégique

 Le document a été signé par le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Peter Szijjarto, et son homologue tchadien, Abdéraman Koulamallah, à l'occasion d'une visite officielle du président Mahamat Deby Itno à Budapest. "La République du Tchad est un pays clé dans la lutte contre la migration illégale. La migration de l'Afrique vers l'Europe ne peut être stoppée sans les pays de la région du Sahel. C'est pourquoi la Hongrie construit un partenariat de coopération avec le Tchad", a déclaré le Premier ministre hongrois, Victor Orban.

Pendant que les Occidentaux battent en retraite au Sahel, où la Russie renforce son emprise, Viktor Orban compte prochainement envoyer deux cents soldats au Tchad, une mission inédite pour le pays d’Europe centrale.  Selon lui, « le Tchad est un pays-clé dans la lutte contre l’immigration », ainsi que contre le terrorisme.

En 2023,  la Hongrie, membre de l’Otan, a intensifié ses relations avec le Tchad, ouvrant un centre d’aide humanitaire et une représentation diplomatique,  signant des accords dans l’agriculture ou l’éducation et prévoyant de déployer des troupes pour former les forces locales contre les djihadistes. A l’occasion de la visite du président tchadien, quatre accords de coopérations ont été signés entre les deux pays, dont deux dans le domaine de la défense. "Dans le domaine de la défense, deux accords sont signés. Il s'agit d'un accord de coopération en matière de défense et un autre accord sur le statut des soldats hongrois stationnés au Tchad ".

Viktor Orban et Mahamat Deby ont eu un entretien en tête à tête. "Avec ce tête à tête entre les deux hommes d’Etat, l’axe N'Djamena-Budapest est désormais dégagé et une ère nouvelle s’ouvre grâce à la volonté affichée des deux dirigeants à donner un coup de pouce aux relations entre les deux pays", peut-on lire dans un communiqué.  Le président tchadien, Mahamat Idriss Deby Itno, est arrivé le 8 septembre en Hongrie pour une visite officielle de 72 heures.

Le Premier ministre hongrois lorgnerait le Sahel, où il veut jouer « un rôle militaire plus actif » pour gagner en expérience, explique le directeur de l’Institut de recherche sur la migration basé à Budapest, Viktor Marsai. Depuis la fin de la mission de l’Otan en Afghanistan en 2021, « l’armée hongroise ne dispose plus de théâtre d’opérations où fourbir ses armes dans un environnement raisonnablement risqué », précise-t-il. La Hongrie est un nouvel arrivant au moment où la France prévoit de réduire drastiquement sa présence en Afrique de l’Ouest et centrale après de cuisantes déconvenues. L’ancienne puissance coloniale a été chassée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Les Américains ont également quitté le Niger. La Russie a pris pied dans cette région du Sahel. Le Tchad est le dernier pays du Sahel à héberger ses soldats.