Livre : clin d’œil sur « Dialogue silencieux avec mon épouse » de Ghislain Thierry Maguessa Ebomé

Mercredi 29 Janvier 2025 - 9:15

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Paru aux éditions Papyrus, « Dialogue silencieux avec mon épouse »ouvrage de 91 pages, est un hommage que l’auteur rend à son épouse décédée, Létycia Dawson Nkoua Ngamakita, qui a illuminé son chemin.

Le livre est constitué de quarante-neuf dialogues entre l’auteur et sa défunte femme, qu’il intitule "Dialogue avec ma dulcinée", et dix dialogues des enfants avec leur maman, intitulés "Dialogue avec notre mère". Pour l’éditeur, la mort s’obstine, par nature, à se familiariser avec les hommes. Mais, quand elle s’impose comme une fatalité qui frappe parfois dans des circonstances inattendues comme un banal examen routinier d’IRM, elle se transforme en une épreuve insupportable. « La brutalité de cette perte, aussi tragique qu’injuste, nous plonge dans un océan de douleur, où le vide laissé par l’absence de cette matriarche semble irrémédiable. Dans ces pages, père et enfants entrent dans un dialogue silencieux mais poignant avec elle, un échange où chaque mot devient un acte de mémoire et d’amour », a écrit l’éditeur.

Aux lecteurs, l’éditeur souligne que ce livre n’est pas seulement une exploration du chagrin des éplorés, mais aussi une célébration de tout ce qu’elle était : une épouse précieuse, une mère dévouée et un modèle d’espoir. Par ses rires, son courage et sa compassion, elle a su leur enseigner que la vie, malgré ses épreuves, demeure belle et porteuse de promesses. C’est, d’ailleurs, ce que l’auteur, l’éploré, relate dans son prologue. « Dans une circonstance inattendue et dans les conditions jusqu’alors insoutenables, je perdais le grand Amour de ma vie, mon épouse Létycia Dawson Nkoua Ngamakita, le 15 novembre 2023, à la suite d’un banal examen d’IRM à la clinique Pasteur de Ris Orangis, en France. Dans l’émoi de cette perte, j’avais entrepris de dialoguer avec mon épouse en lui écrivant chaque jour, suivant que l’inspiration était là et que la force d’écrire m’était donnée, quelques lettres », écrit-il.

En effet, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé écrivait dans un cahier de couleur rose sur la couverture duquel on pouvait lire : « Je t’aime » et « Vainqueur ». Il utilisait aussi son téléphone en écrivant des messages qu’il envoyait au numéro de son épouse. « Oui, jusqu’au moment où va paraître ces lettres, je n’ai pas psychologiquement réussi à faire mon deuil. Je sens la présence de mon épouse et je n’ai pas accepté sa mort. C’est difficile de faire le deuil », s’exprime-t-il.  Indiquant que Létycia c’est toute sa vie sentimentale qui s’écrase, qui ne se renouvèlera jamais. Létycia, c’est vingt-et-un ans de complicité et de combat. C’est vingt-et-un ans d’efforts consentis dans le silence et le courage. Il faut avoir une femme de cette envergure pour ne pas succomber à certaines turpitudes que la vie impose à un moment donné, soutient l’auteur éploré.

Un texte épistolaire et spontané

Ghislain Thierry Maguessa Ebomé a résolu, à travers cet ouvrage, de partager à la conscience de l’humanité ces moments intimes de sa vie dans un contexte marqué par les épreuves de la fragilité de leur existence. Ce texte épistolaire et spontané est l’éternelle oraison qu’il prononce pour célébrer l’Amour et contenir l’épreuve. Voici donc ce qu’écrit l’auteur en forme de dialogue silencieux avec son épouse. « Ma dulcinée ! où es-tu ? Des yeux pleins de larmes, je te cherche. D’un silence lourd et strident tu me réponds. Ton silence m’effraie. Voici trois mauvais jours qui m’envoûtent et où mon corps frêle est enveloppé d’une inexprimable douleur. Aucun mot ne vient à ma langue pour exprimer l’ensemble des affects anxiodépressifs dont mon être est le reflet. Des regards pitoyables qui se posent sur moi me désarment et me réduisent à la minime expression. Tu sais que je n’aime pas qu’on s’apitoie de moi... J’aime dégager l’homme dans sa splendeur et sa vivacité. Je perds mes forces… ».  

Plus loin encore dans les pages suivantes, il écrit : « Tycia ! notre maison est envahie par l’imposante présence de ton absence. Je pleure ! De mes yeux noyés, je te cherche, je te cherche. De mes oreilles alertes, je veux écouter ta tendre et douce voix. De mes mains moites, je veux toucher ta suave peau. De mon nez, je veux humer l’odeur élixir de ta peau. Je te cherche. Mon Amour vrai ! ton absence épaisse sur nous dépeuple d’espérance nos cœurs. Tes enfants, ton époux… nous désespérons… Tycia ! Dans ton silence éternel, veille sur nous. Veille sur les enfants. Je me fragilise… Donne-moi la force qu’il me faut pour veiller sur la famille…Tu n’es pas partie. Tu es invisible à nos yeux. Que ta sagesse toujours nous appelle », poursuit-il.

Dans la douleur qui enveloppe son être, Ghislain Thierry Maguessa Ebomé voit les enfants. Il pense surtout à Auréole qui a accompagné sa maman jusqu’au seuil de la vie, mais surtout devant la mort. D’où, il s’interroge sur comment cet adolescent qui voit sa maman partir se donnera les roses de la vie ? « Je vois dans mon reclusoir passer l’image de nos enfants. Adonis, Véronickh, Séphora et Junior m’envahissent de leur désespoir. Ils sont meurtris par l’injustice de la vie. Que ton silence soit sagesse. Que ton silence soit le fortifiant dont ils ont besoin. Fortifie-les ! Je t’aime pour l’éternité ! ... Ton amour inaltérable pour Sembé, me rassure que tu vivras ton éternelle paix au bord de la rivière Mewizi. Paix digne brun des Dabomo. Je t’aimerai toujours ! », écrit-il. 

Bruno Zéphirin Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- La couverture du livre "Dialogue silencieux avec mon épouse" / DR 2- Le ministre écrivain Ghislain Thierry Maguessa Ebomé / DR

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