Paix et sécurité : l’ONU exhorte les Etats à collaborer pour un monde dénucléariséMardi 25 Février 2025 - 13:02 Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres a mis en garde, le 24 février à Genève, contre l’effondrement des accords de sécurité vieux de plusieurs décennies qui ont soutenu la paix dans le monde, et a exhorté les Etats à collaborer en vue d’un monde dénucléarisé. « Vous vous réunissez à un moment où les conséquences mondiales sont graves. Les accords de sécurité bilatéraux et régionaux qui ont soutenu la paix et la stabilité mondiales pendant des décennies se défont sous nos yeux », a déclaré Antonio Guterres lors d’une réunion de haut niveau de la Conférence sur le désarmement. Dans un monde où les traités multilatéraux sont mis à rude épreuve et le droit international est « bafoué », « la confiance s’effrite, tandis que l’incertitude, l’insécurité, l’impunité et les dépenses militaires augmentent », a ajouté le secrétaire général de l'ONU. Il a poursuivi que ces facteurs créent un environnement dans lequel l’esprit de retenue mutuelle qui a contribué à la possibilité des relations stables en matière de sécurité est en train de s’effriter. Alors que « le mois dernier, l’horloge de la fin du monde s’est rapprochée d’une seconde de minuit », certains pays investissent dans de nouvelles armes nucléaires, a-t-il déploré. « Nous voyons des signes de nouvelles courses aux armements et la militarisation de l’intelligence artificielle progresse à un rythme alarmant. D’autres augmentent leurs stocks d’armes et de matières nucléaires. Certains continuent scandaleusement à brandir le sabre nucléaire comme moyen de coercition », a indiqué le secrétaire général de l’ONU. « Nous voyons des signes de nouvelles courses aux armements, y compris dans l’espace. Et la militarisation de l’intelligence artificielle progresse à un rythme alarmant », a alerté le chef de l’ONU, relevant que le nucléaire n’est pas une option du tout. « C’est une voie à sens unique vers l’anéantissement. Nous devons à tout prix éviter cette impasse », a insisté Antonio Guterres. En outre, il a appelé les pays à mettre en œuvre « efficacement » les engagements et les obligations en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaire, d’autant qu’il y a également des « signes d’espoir ». Il a ainsi rappelé certains éléments fondamentaux adoptés en septembre dernier à New York, dans le cadre du Pacte pour l’avenir. Dans le premier nouvel accord de désarmement nucléaire depuis plus de dix ans, les États membres ont réaffirmé leur engagement en faveur du désarmement nucléaire et de l’objectif final d’un désarmement complet. L’urgence de produire des résultats reste cruciale Les Etats membres ont également décidé d’identifier et de tenir pour responsable quiconque utilise des armes chimiques ou biologiques, de renforcer les mesures visant à empêcher les acteurs non étatiques d’acquérir des armes de destruction massive ainsi que de faire progresser les mesures et les négociations internationales visant à prévenir une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique. Sur un autre plan, les États membres se sont engagés à revitaliser le rôle des Nations unies en matière de désarmement. Or, pour le chef de l’ONU, tous ces défis sont au cœur de l’objectif de la Conférence sur le désarmement. Dans ces conditions, « l’urgence de produire des résultats reste cruciale ». « Le monde entier compte sur vous pour réaliser des progrès et des actions concrètes sur les points de votre ordre du jour. Je vous invite donc à profiter du nouvel élan donné par le pacte pour offrir le monde sûr, sécurisé et pacifique dont chaque personne a besoin et qu’elle mérite », a affirmé Antonio Guterres. Rappelons que soixante-cinq États, dont les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, sont membres de la Conférence, qui a été créée en 1979, en tant qu’instance multilatérale unique de la communauté internationale pour les négociations dans le domaine du désarmement. Yvette Reine Boro Notification:Non |