Denrées alimentaires : plus de 1,5 milliard de dollars d’importation en 2014Jeudi 17 Juillet 2014 - 16:24 La dépendance en constante hausse aux produits importés justifie la multiplication des initiatives dans le cadre de la relance du secteur agro-industriel pour aider la RDC à mieux profiter de ses 80 millions de terres arables après une chute drastique de la production nationale dans toutes les filières confondues. Après l’adoption d’un Plan national d’investissement agricole (PNIA 2013-2020), en mai 2013, le défi qui s’impose désormais au pays est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et, au-delà, grâce au développement des filières agricoles et agro-industrielles, de revenir sur la trajectoire devant conduire le pays à la réduction de moitié de la pauvreté d’ici à 2025 (OMD). Au total, le PNIA appelle à un financement élevé, 5,73 milliards de dollars US sur une période de sept ans. Il est constitué d’un total de cinq programmes. Dans la mise en œuvre de ce projet, il y a une étape importante attendue, en l’occurrence le développement d’une vingtaine de parcs agro-industriels sur plusieurs dizaines de milliers d’hectares répartis sur l'étendue du territoire national. Bukanga-Lonzo inauguré avec pompe le 15 juillet par le président de la République, Joseph Kabila, est un site s’étendant sur 75 000 hectares dans la province du Bandundu, plus précisément à 240 km de Kinshasa. L’ensemble de ces sites sera géré par la Société de parcs agro-industriels (Sopagri). Elle est créée sous la forme d’un partenariat public-privé constitué d’institutions multilatérales, d’investisseurs privés et de l’État congolais. Selon les chiffres disponibles, le premier site opérationnel, Bukanga-Lonzo, projet financé à hauteur de 83 millions de dollars US, pourrait, grâce à sa proximité avec la capitale, avoir un débouché commercial de plus de 10 millions de personnes. Laurent Essolomwa
Agro-industrie : que deviennent les ZES ? Auguy Bolanda est le coordonnateur de la Cellule d’appui au projet « Zones économiques spéciales » (CAZES). Cette importante structure d’appui a annoncé, en son temps, l’intérêt porté par une vingtaine d’entreprises sur l’implantation d’une « Zone économique spéciale « (ZES) pilote dans la commune urbano-rurale de Maluku. Le projet représente un investissement de 100 millions de dollars US, et va créer 7 000 emplois directs. Les Dépêches de Brazzaville : Que deviennent les Zones économiques spéciales avec le lancement des parcs agro-industriels ? Auguy Bolanda : Les ZES sont toujours à l'ordre du jour. D'ailleurs le chef de l'État vient de publier la loi sur les ZES depuis le 7 juillet 2014. Cela prouve que le gouvernement tient à continuer avec la création des ZES. LDB : Il y avait jadis un site identifié à N’Sele, y a-t-il eu un début de mise en valeur là ou ailleurs dans la périphérie de Kinshasa ? AB: La ZES Pilote a été délocalisée à Maluku. C'est sur ce terrain que nous travaillons pour mettre en place la ZES. Le processus évolue. Ce n'est plus à N’Sele. LDB: Quelle est la différence entre une zone économique spéciale et un parc agro-industriel ? AB: Ces projets visent tous le même objectif, à savoir le développement du secteur industriel. La différence, c'est plus au niveau des secteurs à promouvoir au sein de ces espaces. Le parc agroindustriel concerne uniquement la transformation des produits agricoles grâce au processus industriel, alors que la ZES peut viser d'autres secteurs. La ZES peut permettre de développer des secteurs comme les matériaux de construction, emballages, transformation métallurgique, logistique, services et autres. Propos recueillis par Laurent Essolomwa Laurent Essolomwa Légendes et crédits photo :Photo 1 : Quelques sites ciblés à Kinshasa, au Bas-Congo et au Bandundu (avec des drapelets)
Photo 2 :Auguy Bolanda Menga |