Axe Kinshasa-Matadi : les conducteurs des poids lourds toujours en grève

Mardi 7 Octobre 2014 - 18:00

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Entretemps, le président du syndicat Force routière du Congo (Forc) a pris l’engagement de descendre sur Matadi et de discuter avec sa base pour que la grève soit levée dans les meilleurs délais.

Déclenchée depuis le 29 septembre dernier, la grève des transporteurs routiers poids lourds exploitant l’axe Kinshasa-Matadi se poursuit. Les abords du port de Matadi généralement grouillants affichent de plus en plus un calme qui contraste nettement avec l’ambiance habituelle. Preuve que les conducteurs des poids lourds, les seuls à rendre cet environnement animé, ont cessé de travailler. Il n’y a plus d’embouteillage sur le tronçon conduisant au port. Jusque hier en début d’après-midi, le président du syndicat Forc cherchait à trouver un modus vivendi avec ses affiliés dans la perspective de lever la grève dont les effets néfastes sur l’économie kinoise commencent déjà à se faire sentir. Rien n’a filtré de ces concertations qui passent pour la dernière carte à jouer par ce syndicat après avoir donné toutes les assurances au gouvernement par l’entremise du ministre des Transports et voie de communication.

À la Fédération  des entreprises du Congo (Fec), l’on craint à juste titre les effets ravageurs de cette grève à Kinshasa lorsqu’on sait que la ville de Matadi est l’un des grands centres d’approvisionnement de la capitale. À la rareté de certaines marchandises sur le marché de Kinshasa, on craint également l’engorgement du port de Matadi. Le transport routier restant à ce jour la seule voie d’évacuation des marchandises déchargées par les navires qui accostent au port de Matadi, tout dysfonctionnement résultant de la grève des conducteurs a des conséquences néfastes sur ce site portuaire plus que jamais submergé par la présence des stocks des produits divers.  

Pour les grévistes, le protocole du 19 février 2013 conclu à l’issue de la première grève des transporteurs accordant  375 dollars au chauffeur et 200 dollars au convoyeur comprenant salaire, prime et frais de mission, n’a jamais été exécuté par les propriétaires des véhicules. Les chauffeurs perçoivent toujours 3.500 FC (près de 4 dollars) de prime tandis que les convoyeurs n’ont jamais quitté le seuil de  2.000 FC (2.2 dollars). En outre leur nouvelle grille salariale revue à la hausse conformément aux mesures prises lors des dernières concertations gouvernement-syndicats des chauffeurs - employeurs passe encore pour une simple vue de l’esprit,  sans prise sur la réalité de terrain. Obligation est dorénavant faite aux employeurs routiers de liquider tous les arriérés des primes dues aux chauffeurs et le respect du paiement de salaires mensuels revus.                    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des camions-remorque à l'entrée de Kinshasa