Fibre optique : le tracé ferroviaire choisi pour interconnecter le Congo et le Gabon

Mercredi 22 Octobre 2014 - 13:30

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Le Chemin de fer Congo Océan (CFCO) a mis à la disposition du projet central African Backbone ses emprises ferroviaires en vue de la construction d’un réseau de télécommunication en fibre optique. L'objectif étant de   créer une interconnexion entre le Congo et le Gabon.

Le directeur général du CFCO, Jean François Coutin, a cosigné le 21 octobre à Pointe-Noire avec le coordonateur du CAB, Luc Missidimbazi, la convention relative à l’occupation du domaine public ferroviaire, sur la ligne Pointe-Noire-Mbinda.

Les engagements ont été pris pour qu’il n’y ait pas de perturbations du trafic ferroviaire durant la période des travaux. Le projet d’installation du réseau en fibre optique a des avantages indéniables dans trois domaines de l’économie à savoir : les infrastructures, la modernisation des villes et le développement de l’entrepreneuriat.

À travers cette construction, le CAB accompagne aussi la dynamique de restructuration du CFCO dont la modernisation est envisagée à travers les interconnexions des villes disposant de gares et le renforcement du système de communication. Selon le directeur du CFCO, pour les clients, l’élément numéro un demeure la sécurité. 

Aussi, le CFCO s’est-il engagé dans la voie du redressement. La société poursuit un programme assis sur deux grandes composantes. La première porte sur les infrastructures, avec la modernisation et la réhabilitation de la voie ferrée ; la seconde concerne le système d’exploitation. «  Nous sommes en voie unique. Il vaut mieux que les trains se croisent dans les gares et non entre deux gares. Ce qui est à l'origine des catastrophes ferroviaires. Nous allons avoir une exploitation gérée par un ordinateur central en liaison avec chaque locomotive qui sera équipée pour contrôler et réguler. Ce système permet une circulation simultanée de 100 trains sur la ligne. Le niveau de performance que l’on va atteindre est au bénéfice des populations. Il est judicieux d’équiper la ligne de Mbinda car on  a de gros gisements miniers dans la zone de Mayoko et sans la fibre optique, il serait illusoire de vouloir promettre des services à des opérateurs miniers que l’on ne pourrait pas assurer », a résumé Jean François Coutin.

Que va apporter la fibre optique ?

« La fibre optique va nous permettre de déployer un certain nombre de systèmes directement en liaison avec le service à apporter à la clientèle. Par exemple la fibre optique va permettre d’informer en temps réel. Il sera installé un système de billetterie informatisé pour gérer la vente des billets et ainsi lutter contre la fraude. Les applications sont multiples même au niveau de la maintenance », a expliqué le patron du CFCO.

Notons que la cérémonie de signature de la convention s’est déroulée en présence du ministre des Postes et télécommunications, Thierry Moungalla, et du ministre délégué à la Marine marchande, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou auxquels se sont associées les autorités préfectorales, départementales et municipales.

Quelles conditions remplir pour que les Congolais jouissent des bienfaits de la fibre optique ?

Les gens utilisent la fibre optique mais ne s’en rendent pas compte. Tout simplement, parce que le Congo a un problème de gouvernance. Le problème est de savoir par qui et comment la fibre va-t-elle être gérée et derrière cette interrogation la nature des services qui doivent être proposés aux Congolais.

Le ministre des Postes et Télécommunications, interrogé lors d’une conférence de presse, en marge de la signature de la convention entre le CAB et le CFCO, a relevé quelques conditions afin que les Congolais touchent du doigt la fibre optique.

Selon le ministre, il faudrait préalablement relever deux défis majeurs. Le premier est lié à la gouvernance. Le ministre a évoqué un début de solution qui serait imminent. Pour ce faire, le gouvernement devrait se réunir pour lancer l’appel d’offre afin de désigner l’opérateur. Le second défi, qui dépend du premier, est attendu par les opérateurs (client de l’opérateur désigné). Il s'agit des propositions à faire à la population sur les nouveaux services que permet la fibre optique.

« On n’est jamais prêts ! Mais c’est justement le rôle d’un gouvernement d’anticiper, d’abord par l’éducation des compatriotes et cela commence par les classes les plus élémentaires à travers des expériences pilotes à mettre en place (…) C’est un travail à petits pas qui doit conduire à cette économie numérique », a conclu Thierry Moungalla.

 
 

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

photo 1: les signataires, photo Adiac photo 2: la cérémonie officielle, photo Adiac