Nord-Kivu: Mbusa Nyamwisi accusé de préparer une nouvelle rébellion

Un des notables connus de Beni, Antipas Mbusa Nyamwisi, est de plus en plus cité comme un des acteurs politiques qui tirent les ficelles dans l’ombre en entretenant l’insécurité dans ce territoire de la province du Nord-Kivu. Pour le gouverneur Julien Paluku, il ne fait l’ombre d’aucun doute que cet ancien membre du gouvernement est bien concerné par ce qui se passe à Beni où des centaines des hommes et des femmes sont constamment la cible des rebelles ougandais de l’ADF. «L’insécurité à Beni n’est pas seulement l’œuvre des rebelles ougandais. Elle est facilitée par les enfants de Beni», a-t-il laissé entendre citant nommément Mbusa Nyamwisi impliqué, d’après lui, dans les derniers massacres des populations civiles survenus à Beni.

Le gouverneur du Nord-Kivu a fait cette révélation lors d’une adresse à la population le mercredi 13 novembre dernier.  « Antipas Nyamwisi a fait tuer des civils afin de mettre sous pression les populations et venir ensuite se présenter comme leur libérateur avec sa rébellion en gestation », a-t-il déclaré devant une population abasourdie d’apprendre qu’un de leurs serait à la base de ses déboires. Julien Paluku a affirmé être dans son rôle en tant que fils du terroir et gouverneur de province qui ne peut fermer les yeux devant une telle trahison. « Lorsqu’un fils de la communauté se révèle être un criminel, on doit le dénoncer », a-t-il martelé avant d’exhorter la communauté Nande établie à Beni, Butembo, Goma, Kinshasa et partout ailleurs à se liguer contre celui qui est présenté comme un traitre. Il veut les amener à se désolidariser de Mbusa Nyamwisi dont les actes n’engagent que sa propre personne et non l’ensemble de la communauté.

Des allégations balayées d’un revers de main par le RCD/KML, le parti de Mbusa Nyamwisi qui a aussitôt réagi par l’entremise de son secrétaire général Koloso Sumaili. Pour ce dernier, il s’agit là des « imputations mensongères » pour lesquelles son parti se réserve le droit de traduire le gouverneur Paluku en justice. « Le RCD/KML en tant que parti de l’opposition n’a plus rien à voir avec la lutte armée depuis la réunification du pays et s’attèle plutôt à contribuer à la consolidation de la démocratie et de l’unité nationale dans le respect des dispositions légales », a-t-il déclaré. Afin de laver Mbusa Nyamwisi de tout soupçon par rapport aux derniers massacres de Beni et ses accointances présumées avec les rebelles ougandais de l’ADF, ce cadre du RCD/KML pense qu’une enquête indépendante sur cette question serait la seule voie de sortie. Elle permettra en effet d’identifier les auteurs et établir les responsabilités.​

Entre-temps, deux anciens militaires de l’ancienne branche armée du RCD/KML capturés tout récemment à Beni auraient avoué avoir participé aux récents massacres. D’après Julien Paluku qui a livré cette information, leur procès est imminent.