Livres: Katcho Karume évoque "La Conservation de la biodiversité en zone de conflits"Samedi 31 Août 2013 - 14:00 Le titre déjà explicite de l’ouvrage du directeur général de l’Observatoire volcanologique de Goma présente les alternatives du barrage Ruzizi III et en évalue les impacts environnementaux dans la région des Grands lacs. Le sujet de l’ouvrage qui sera disponible à partir de ce mois de septembre en librairie touche, comme on se l’imagine bien, le Burundi, la RDC et le Rwanda. En 86 pages, Katcho Karume présente l’hydroélectricité comme étant « la plus importante des options énergétiques économiquement réalisables et renouvelables dans la région des Grands lacs ». "Dans La Conservation de la biodiversité en zone de conflits", le spécialiste en sciences de la terre établit que « la production de l’électricité photovoltaïque et éolienne reste encore plus chère que celle de l’électricité classique ». Et Katcho Karume de dire en sus que « l’énergie géothermique, quoique disponible, n’avait jamais été sérieusement envisagée dans le passé pour subvenir aux besoins énergétiques de la région ». Mais, nous informe aussi Katcho Karume, que les études amorcées par le Rwanda sur le sujet connaissent un réel avancement et que le projet s’avère très prometteur. Tenu pour l’un des précurseurs de la promotion des économies vertes dans la perspective d’un développement durable en Afrique centrale, l’auteur tient par ailleurs le secteur énergétique pour « un élément d’une pertinence capitale dans le processus de reconstruction et développement » des pays des Grands lacs. Et il note au passage le rôle majeur de la RDC qui recèle à lui seul 67% des réserves mondiales d’eau douce et d’écosystèmes. Dès lors, nul doute que les forêts congolaises se constituent en « un véritable poumon de l’humanité après l’Amazonie ». Devient compréhensible tout l’enjeu majeur du pays sur les plans géostratégique, économique, social et politique. Professeur des universités, Katcho Karume nous renseigne que l’aménagement du barrage hydroélectrique Ruzizi III, initiative des États membres de la Communauté économique des pays des Grands lacs demeure une nécessité pour la région quitte à combler le déficit observé en matière de fourniture en énergie électrique. Mais il reste néanmoins d’avis que « des mesures doivent être prises en amont pour limiter les impacts négatifs sur l’environnement et sur le mode de vie des populations dont 80% survit grâce aux apports de la forêt ». C’est fort de ses expériences sur le terrain que Karume s’est risqué à l’écriture de La Conservation de la biodiversité en zone de conflits. Il peut être considéré à raison comme une somme de suggestions. Mieux, des propositions qui s’avèrent utiles à la minimisation des impacts négatifs de pareil projet sur l’environnement et les écosystèmes en vue d’un monde meilleur. Nioni Masela Légendes et crédits photo : La couverture de "La Conservation de la biodiversité en zone de conflits" |