Bilan (2)

Le deuxième volet du bilan que nous dressons, à l’usage de nos lecteurs, pour l’année qui s’achève est nettement plus positif que le premier. Il concerne, en effet, l’Afrique qui a connu ces douze derniers mois bien des hauts et des bas, mais qui a progressé de telle façon que toutes les projections à court, moyen et long terme en font désormais l’un des moteurs du développement durable.

Certes le continent est loin d’avoir résolu tous ses problèmes, et observe-t-on dans certaines de ses parties des conflits ouverts ou latents qu’il sera difficile de résoudre, mais globalement il progresse de façon indiscutable. En focalisant, comme ils le font, leur attention sur la crise qui secoue la zone sahélo-saharienne, sur la guerre que livre la secte Boko Haram au Nigéria, sur les affrontements religieux en République centrafricaine, sur la fièvre Ebola en Afrique de l’Ouest, les médias internationaux projettent une image fausse de l’Afrique et des Africains. Ils commettent la même erreur qu’à la fin du siècle précédent lorsqu’ils s’avérèrent incapables de prévoir l’émergence de la Chine.

Une observation attentive de notre continent montre, en effet, que la croissance économique, dans la plupart des pays africains, n’est pas temporaire mais s’inscrit dans un processus de longue durée qui permettra à leurs peuples de vivre mieux. Peut-être, comme l’annoncent les oiseaux de mauvais augure, provoquera-t-elle, ici et là, des tensions politiques et la remise en question de certaines institutions, mais de façon générale elle se traduira par une élévation du niveau de vie qui profitera à tout le monde.

De ce point de vue, l’année 2014 qui s’achève est sans aucun doute à marquer d’une pierre blanche dans la mesure où l’Afrique s’est imposée aux yeux de nombreux investisseurs mondiaux comme une terre d’élection sur laquelle il convient de miser. À nous maintenant de faire en sorte que ces mêmes investisseurs contribuent activement à l’émergence du continent et ne consacrent plus leurs capitaux à la seule exploitation de nos ressources naturelles comme ils le faisaient jusqu’à présent.

2015 pourrait, de ce point de vue, être une année charnière.