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Prudence

Samedi 14 Février 2015 - 11:22

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Nul, honnêtement, ne saurait s’étonner que dans un moment comme celui que nous vivons où le prix du baril de pétrole s’effondre et où, par conséquent, les finances publiques se réduisent comme peau de chagrin, l’État prenne des dispositions drastiques pour éviter de se trouver en défaut de paiement. Ne pas agir ainsi serait tout à la fois irresponsable sur le plan intérieur et dangereux sur le plan international.

Mais attention ! Dans l’exercice très difficile qu’elle doit accomplir la puissance publique se doit de mesurer avec précision les effets des mesures qu’elle se trouve contrainte de prendre. Très vite, en effet, les difficultés financières qu’il lui faut résoudre peuvent provoquer un choc économique et engendrer des tensions sociales qui mettraient en péril la stabilité intérieure que le Congo a acquise au prix de grands sacrifices. Une double menace qui aurait inévitablement des conséquences politiques dans le temps où les citoyens seront appelés à se prononcer d’abord sur le changement de Constitution, ensuite sur la personnalité qui présidera à ses destinées après 2016.

Précisons, avant d’aller plus loin, que notre pays a tous les moyens nécessaires pour franchir sans encombre l’obstacle qui se dresse aujourd’hui devant lui. Ayant reconstruit son économie au cours des quinze dernières années et s’étant doté des puissantes infrastructures dont l’absence le pénalisait lourdement il est tout à fait capable de gérer la crise provoquée par la chute des cours des hydrocarbures sur le marché mondial. Mais il doit pour cela aller plus avant dans la remise en ordre de ses finances publiques, réduire de façon drastique  le train de vie de l’État, favoriser surtout l’émergence du secteur privé qui créera des emplois et apportera de nouvelle recettes publiques grâce à l’impôt.

Le maître mot de la politique que doit suivre désormais le gouvernement est la prudence : prudence dans le choix des investissements publics, prudence dans la sélection des économies à réaliser, prudence dans le placement des fonds publics, prudence dans l’appui donné aux investisseurs privés afin qu’ils réalisent leurs projets, prudence dans les engagements extérieurs que justifient les menaces pesant sur l’un ou l’autre de nos partenaires. Plus que jamais la sagesse s’impose dans la conduite des affaires publiques.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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