Opinion

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Basculement

Jeudi 19 Février 2015 - 13:30

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Ce qui se passe aujourd’hui en Libye était écrit d’avance et les grandes puissances qui programmèrent, il y a quatre ans la chute puis l’assassinat de Mouammar Kadhafi, en sont pleinement responsables. Qu’elles ne feignent donc pas de s’apitoyer sur la tragédie que vivent les populations de cette partie de notre continent et qu’elles n’ajoutent pas l’hypocrisie, au manque de clairvoyance dont elles firent preuve dans cette affaire. Le jour est proche, en effet, où elles devront rendre des comptes aux innocents qu’elles ont contribué à plonger dans le chaos sous le prétexte fallacieux de les aider à vivre libres.

Ceci étant dit, que pouvons-nous faire, nous qui avions prévenu les « Grands » de ce qui se passerait s’ils persistaient dans leur volonté d’abattre le « guide » libyen ? Évidemment pas grand-chose sur le plan matériel tant paraît insoluble le problème que pose aujourd’hui l’implosion de la Libye sous le coup d’extrémistes qui en viennent à égorger des Coptes égyptiens, comme des animaux, sous le seul prétexte qu’ils sont chrétiens. Pas grand-chose et en même temps beaucoup si l’Afrique tout entière se dresse pour  demander justice aux nations qui, par leur incapacité à prévoir les conséquences inévitables de leurs actes, sont à l’origine de cette tragédie.

Qu’attend donc l’Union Africaine pour convoquer à Addis Abeba  un sommet  auquel seraient conviés les États étrangers au continent qui contribuèrent à plonger la Libye dans l’abîme ? Aussi puissants que riches, ces pays ont en effet les moyens nécessaires pour aider les pays du Sahel, du Maghreb, de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique centrale, de l’Afrique orientale à mettre sur pied les forces qui combattront efficacement les « fous de Dieu ». Ils ont aussi et surtout la capacité d’aider au développement économique des régions de notre continent que dévaste la violence et, par conséquent, de soustraire les populations à l’extrémisme qui les étouffe.

Toutes proportions gardées, la menace islamiste que nous voyons se développer sous nos yeux n’est pas différente de celle qui conduisit, il y a soixante-quinze ans, les Nazis à déclencher la deuxième Guerre mondiale. Seule une action puissante et concertée pourra y mettre fin. Mais c’est à nous de l’expliquer avant qu’il soit trop tard aux apprentis-sorciers qui nous entourent.

Les Dépêches de Brazzaville

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