Mvou-Mvou / Pointe-Noire : les femmes appelées à relever les défis en matière d’éducation

Samedi 14 Mars 2015 - 12:00

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Moment de rencontre des femmes, la 2e édition Journée porte ouverte de l'arrondissement 2 Mvou-Mvou de Pointe-Noire, organisée par sa secrétaire générale Lauréate Mbéri-Bigny s’est déroulée sur le thème : «Rôle de la femme dans l’éducation». L’occasion a permis de relever les manquements constatés dans l’éducation des enfants. Manquements que les participantes ont été appelées à corriger pour un Congo fort, uni et prospère.

Tout le mois de mars étant consacré à la femme, cette activité a été initiée en vue d'échanger avec les femmes de l’arrondissement 2, y compris celles des commuanutés étrangères, sur les questions d’actualité les concernant et sur leurs préoccupations. «Ces échanges nous permettent de prendre connaissance de vos problèmes et pouvoir dans la mesure du possible apporter des solutions car le rôle de la mairie n’est pas seulement de signer des documents, mais aussi  de régler  certaines situations auxquelles sont confrontées les populations», a signalé de prime abord Lauréate Mbréri-Bigny.

Outre le thème principal qu'elle a développé, des sous-thèmes ont été retenus à savoir: «La femme face aux problèmes scolaires» par Félicité Ngoma Batchi, directrice de l’école primaire 31 juillet de Mvou-Mvou ; «La femme face à l’avenir » par Véronique Tchitoula Kokolo, femme chef de quartier (CQ 206) ; «La femme face à l’agriculture de proximité» Jacqueline Mounanga, membre du Renape (Réseau national agropastoral et environnement).

Les femmes pointées du doigt en matière d’éducation

«La jeunesse c’est l’avenir de demain», «Eduquer une femme c’est éduquer toute une nation » «La femme est la première éducatrice», tels sont, entre autres, les adages auxquels ont eu recours les intervenantes. Il ressort des exposés que la femme congolaise en général, n’accomplit pas effectivement son rôle d’éducatrice. Elle baigne de plus en plus dans les antivaleurs dans les quartiers, au service et ailleurs, ce qui n’était pas le cas hier, et les enfants emboitent le pas. Dans les services de l'État surtout, les femmes brillent dans le manque de motivation, les retards, l’absentéisme, les permissions abusives, les causeries prolongées aux heures de travail, la transformation du milieu professionnel en lieu de commerce. Dans les écoles publiques les femmes enseignantes sont aussi impliquées dans le trafic des notes et la corruption. «La femme et l’enseignante ont le devoir et la mission d’éduquer, corriger, inculquer le savoir vivre», a insisté Félicité Goma Batchi.

La femme congolaise se considère toujours inférieure à l’homme et continue de jouer les seconds rôles. Elle est peu présente dans la sphère politique et dans l’administration (7 femmes seulement chef de quartier et 7 femmes seulement sur les 85 conseillers de la ville par exemple). Contrairement à celle d’hier qui était analphabète mais battante et a su éduquer, soutenir et accompagner leur enfants dans leur évolution et leur scolarité grâce à l’agriculture, la femme congolaise actuelle est instruite mais ne joue pas son rôle d’éducatrice comme il se doit. Elle ne s’interesse pas aux petits métiers, et pratique de moins en moins l’agriculture de proximité qui pourtant est d’une grande importance pour la famille et la société.

«Là où les hommes échouent les femmes réussissent»

Par ailleurs, Véronique Tchitoula Kokolo a reconnu que la génération des femmes âgées entre 20 et 40 ans qui a compris aujourd’hui que la fonction publique n’est pas le seul pourvoyeur d’emploi est beaucoup plus entreprenante. Pour les encourager l’État ainsi que le secteur privé devraient créer des écoles managériales, l’État doit créer des  services d’orientations dans les écoles, alléger la lourdeur administrative et les taxes. Les femmes doivent transformer leurs mutuelles, associations et fraternités en coopératives, orienter les enfants vers les petits métiers quand leur scolarité ne tient pas.

Les différents exposés ont donné lieu à un débat, la majorité voulant dénoncer un fait, en savoir plus ou faire une suggestion. Intervenant pendant les échanges, Madame Cissé Diaye de la communauté sénégalaise de Mvou-Mvou a invité les femmes à relever les défis en matière d’éducation des enfants qui sont l’avenir de demain, pour espérer avoir un Congo fort, uni et développé, pour lutter contre les anti-valeurs et contribuer à l’émergence du pays. «Là où les hommes échouent les femmes réussissent» a-t-elle dit. 

Pour relever ce défi, les femmes devront, a estimé Lauréate Mbéri-Bigny,  commencer par corriger les faits qui leur ont été reprochés pendant la rencontre. Appelant la congolaise à un changement positif, elle l’a invité à prendre conscience de son rôle et de sa mission dans la société et chercher son autonomie. La congolaise doit contribuer à l’épanouissement de l’enfant en lui inculquant les valeurs morales, être une véritable partenaire pour l'homme, œuvrer pour l’édification de la conscience nationale et le développement du pays.

La rencontre s'est déroulée en présence de Madeleine Paka Zoulouka et Marie-Jeanne Steimbault, respectivement directrices départementales de l'intégration de la femme au développement de Pointe-Noire et du Kouilou.  Une exposition des produits issus de l'agriculture de proximité a eu lieu pendant l'activité. Des diplômes de participation ont été remis aux femmes.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Lauréate Mbéri-Bigny lors de la rencontre/ crédit photo: Adiac -Les femmes pendant la rencontre/ crédit photo: Adiac