Honneur aux Afro-américains : l’ambassadeur du Venezuela plaide pour la valorisation des héros

Mardi 12 Mai 2015 - 17:00

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Norma Borges Rengifo, ambassadeur du Venezuela, et la représentante de l’Unesco au Congo, Anna Elisa de Santana Afonso, ont souhaité le 11 mai à Brazzaville que les héros et héroïnes des luttes de libération ainsi que le patrimoine culturel issu de la traîte négrière soient valorisés. Les deux personnalités ont fait ce plaidoyer à l’occasion de la célébration du 220e anniversaire de l’insurrection de Leonardo Chirinos contre la domination espagnole.

« Nous ne célébrons pas seulement l’anniversaire de cet héros mais aussi de tous ceux qui, comme Simon Bolivar ont lutté contre la domination espagnole, y compris le commandant Hugo Chavez Frias », a déclaré l’ambassadeur du Venezuela au Congo. C’était au Centre culturel russe en présence de quelques diplomates, enseignants, apprenants d’espagnol, représentants des organisations de la société civile congolaise.

« Une chose très importante à signaler c’est que pour le cas du Venezuela, c’est à partir de 2005 sous la présidence d’Hugo Chavez, que la valeur de ces hommes et les femmes ayant pris part aux luttes de libération depuis 1700 et 1800 a été reconnue », a ajouté Norma Borges Rengifo. Parmi ces combattants dont elle a rendu hommage et vanté les mérites, la diplomate a cité Ines Maria Paez, José Ascension Farreras, Matéa Boloivar, José Tomas Leon, Geronimo Guacamaya, Marta Cumbale. S’y ajoutent à la longue liste non-exhaustive José Joaquim Veroes, Leonardo Onfante, Francisca Paula Aguado, Pedro Camejo et Hipolita Bolivar. Une exposition-photo retraçant le parcours de ces hommes a marqué l'événement.

L’ambassadeur a souligné que la commémoration de cet événement à Brazzaville avait pour objectif de faire connaître aux jeunes congolais dont des apprenants d’espagnol auprès de la représentation diplomatique de son pays que « des noirs ont effectivement participé à la lutte d’indépendance du Venezuela ».

Pour la représentante de l’Unesco, cet anniversaire revêt une profonde signification parce qu’elle ne se limite pas aux Amériques. « Nous célébrons la présence noire dans le monde : en Amérique, en Europe et partout ailleurs. Ce qui est d’une importance capitale », a noté Anna Elisa de Santana Afonso, pour qui l’initiative de l’ambassade vénézuélienne intègre les composantes du projet de l’Unesco intitulé « Routes de l’esclave »

Il s’agit en effet d’un documentaire d’éducation et d’information produit par l’Unesco et présentant la diversité des histoires et des patrimoines issus de la traîte négrière et de l’esclavage. Destiné au grand public, cet outil donne un aperçu de la déportation massive des populations africaines vers différentes parties du monde : Amériques, Europe, océan Indien, Moyen-Orient et Asie. L’objectif principal est de donner une vision globale des différentes dimensions de la traîte négrière et de l’esclavage et de poser des questions importantes sur leurs conséquences dans les sociétés modernes et sur la façon de gérer cette mémoire collective.

La commémoration au Congo du 220e anniversaire du soulèvement de Leonardo Chirinos a été ponctuée par la projection d’un film dans lequel on pouvait remarquer la similitude entre les cultures vénézuélienne et congolaise : pratiques culinaires, tresses des femmes, manière de jouer au tam-tam, danses, usage de la médecine naturelle, etc.

Commentant ce documentaire, la diplomate a déclaré : « Une femme dans cette salle n’a pas pu faire la différence entre ce qui se fait au Venezuela et au Congo tant les choses ressemblent dans chaque secteur. Il y a une similitude et l’on se rend pas compte où cela se passe-t-il, au Congo ou au Venezuela »

Et Norma Borges Rengifo de poursuivre : « C’était important de faire connaître aux apprenants d’espagnol que les Afro-américains ont des traits avec les Congolais. C’est dans cette communauté vénézuélienne issue certainement du Congo que je vis (…). C’est pourquoi, depuis que je suis au Congo, je me sens chez moi. Mes racines sont peut-être dans ce pays »

 

 

 

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

Norma Borges Rengifo et Anna Elisa de Santana Afonso

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