Médias :les acteurs politiques de l’opposition dénoncent la pratique professionnelle des journalistes

Jeudi 14 Mai 2015 - 13:20

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Au cours de la rencontre citoyenne organisée par le Conseil supérieur de la liberté de communication (Cslc), le 13 mai, à Brazzaville avec les responsables des partis et associations politiques toutes obédiences confondues, les dirigeants des partis et associations de l’opposition ont fait remarquer au président du Cslc, Philippe Mvouo, que les médias publics sont acquis par le parti au pouvoir et ses alliés.

Cette façon de les marginaliser, ont-ils souligné, est, entre autres l’une des raisons de la virulence que contiennent leurs discours parce qu’ils se sentent frustrés. Le président du Cslc a affirmé avoir reçu leurs doléances et a promis les transmettre au gouvernement.

En outre, Philippe Mvouo leur a fait savoir qu’ils ne se sont jamais plaints auprès de son institution au sujet du traitement de leurs informations par les médias publics. « Dans nos tiroirs, nous n’avons aucune plainte d’un parti politique sur le traitement de ses informations par les médias publics. Si le Cslc  n’avait pas organisé cette rencontre, nous ne devons pas être informés que vous êtes mécontents de la manière que sont traitées vos informations par les médias publics. Par contre, comme nous disposons d’un pouvoir d’auto saisine, nous organisons des interpellations des organes de presse et prononçons des sanctions conformément aux lois et règlements régissant les médias au Congo  », a déclaré Philippe Mvouo.

En outre, le président du Cslc a rappelé aux acteurs politiques que la contradiction nourrit la démocratie. Or, a-t-il insisté, de nombreux acteurs politiques congolais craignent les émissions de contradiction, selon les témoignages de plusieurs journalistes.

Par ailleurs, le président du Cslc a signifié à ses interlocuteurs qu’il a toujours rappelé aux médias qu’en période préélectorale, ils doivent s’efforcer à appliquer l’équité pour ne pas créer des frustrations qui sont souvent sources de conflits dans plusieurs pays africains.

À la question de savoir si le Cslc a le droit de convoquer les acteurs politiques pour recadrer leurs discours, Philippe Mvouo a répondu : « Le régulateur des médias en toute évidence a ce privilège constitutionnel qu’il tire de l’objet définitionnel de l’institution, à savoir qu’elle est une autorité administrative indépendante dont les diverses missions peuvent se résumer au contrôle de la communication à travers les médias et à la protection des institutions républicaines contre leur déstabilisation possible ou avérée, à la protection du peuple contre les pollutions informationnelles, à la protection du métier de journaliste contre des pratiques non professionnelles et à la protection du journaliste lui-même contre les entraves à l’exercice libre de sa profession ».

Certains acteurs politiques ont, à tort ou à raison, fait remarquer au président du Cslc que son institution ne punit que les journaux qui ne font pas allégeance au pouvoir. Une affirmation que Philippe Mvouo a catégoriquement rejetée. Car, a-t-il dit, les sanctions contre les organes de presse obéissent à une logique légale et non aux sentiments personnels du collège des membres du Cslc.   

Notons que cette rencontre citoyenne a eu lieu en présence du représentant du Commissaire général du comité de suivi de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo. Les échanges entre le président du Cslc et les acteurs politiques se sont déroulés dans un climat empreint de convivialité. On a noté fort malheureusement l’absence du Parti congolais du travail, de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale et du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement.

 

 

Roger Ngombé

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