Joucotej : des représentations théâtrales très appréciées

Lundi 18 Mai 2015 - 13:42

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Jouer face aux élèves sur les planches des trois sites de Kinshasa qui ont abrité la 29e édition close le 12 mai à la Halle de la Gombe fut une expérience ravissante pour les troupes du Bandundu, Katanga et Bas-Congo.

Seringu’Arts et La Griffe Théâtre de Lubumbashi (Katanga), Musieni a pombo de Matadi (Bas Congo) et Magister Théâtre de Kikwit (Bandundu) sont venues en renfort aux professionnels du théâtre associés aux 29es Journées congolaises de théâtre par et pour l’enfance et la jeunesse (Joucotej). Si les six troupes kinoises, à savoir Les Intrigants, Sycomore Théâtre, Marabout Théâtre, Liziba Théâtre, Palmier Théâtre et Les Tuma Haut leur avaient fait un bon accueil, l’on n’en dira pas moins de celui que leur a réservé par la suite le public constitué en grande majorité d’élèves.

Martin Katembo de Magister Théâtre en était à sa quatrième participation aux Joucotej. Il venait dans la capitale avec la pensée de rappeler à ses jeunes habitants « l’importance des langues maternelles », a-t-il dit aux Dépêches de Brazzaville. D’où son choix de leur présenter sa pièce « Identité culturelle » jouée en français et en kiyansi, un dialecte de son Bandundu natal. « Une surprise à la fin. Sur la multitude d’enfants rassemblés dans la salle, un seul s’est exprimé dans sa langue maternelle, le tshiluba, sur la scène à ma demande. C’est la preuve que ça valait le coup de ressortir cet aspect culturel », nous a-t-il confié.

Directeur artistique de la Seringu’Arts, Guy Mukonkole, avait accompagné la comédienne Solange Muneme dans l’idée certes, de faire prévaloir leur savoir-faire, mais aussi de « tirer quelque chose des élèves qui allaient jouer sur les planches ». Certain qu’il serait question d’un échange mutuel. Pour sa part, Solange a apprécié l’ambiance avec les adolescents, des élèves des humanités face auxquels elle a joué la première fois son solo « Celle que j’attends ». « J’ai beaucoup aimé le public du centre culturel Le Zoo, il était captivé et interactif », a-t-elle dit. Mais c’est dans la salle du Centre d’initiation artistique pour la jeunesse (Ciaj) que la Lushoise a plutôt eu du mal avec les plus jeunes du primaire. « Au Ciaj, ce n’était pas facile. C’était des petits enfants qu’il fallait tout le temps éveiller. J’avais adapté le spectacle à leur niveau mais il restait toujours un effort à fournir pour les garder en condition d’écoute. », nous a-t-elle dit. Quoiqu’il en soit, pour Solange c’est un pari gagné comparé aux deux années précédentes où « je jouais des pièces pour adultes qui demandaient de la réflexion », nous a-t-elle avoué. Et d’ajouter : « Cette fois-ci c’était impeccable car j’avais adapté mon spectacle pour les enfants. Malgré qu’ils dérangeaient, à partir de la scène, je me suis amusé avec les élèves car j’adore raconter des histoires aux enfants. C’était super bien, j’ai adoré cela »

C’était vraisemblablement encore moins facile pour La Griffe Théâtre qui a joué Le Sommet de la bêtise face à des enfants de maternelle. La Compagnie s’est réjouie d’avoir eu affaire à un public d’adultes à sa seconde représentation. À en croire le président de La Griffe Théâtre, Robert Aaron Tshibang, les trois actrices ont fait une bonne performance sur scène : « Le public intéressé suivait religieusement et a réagi au moment opportun, laissant aux comédiennes le temps de s’exprimer jusqu’au bout ». Présent aux assises à double titre, également en tant que responsable de la section katangaise de la Fédération nationale de théâtre, Robert Aaron a aimé « l’échange d’expériences qui s’est fait ». Par ailleurs, de voir la manière dont les formateurs s’y sont pris pour travailler avec les enfants a été instructif au point de lui inspirer un projet de partenariat avec les Joucotej, nous a-t-il confié.

 

Nioni Masela

Notification: 

Non