Dialogue national : plaidoyer pour un calendrier électoral consensuelJeudi 11 Juin 2015 - 19:00 La majorité présidentielle prévient qu’elle défendra mordicus le chronogramme électoral publié par la Céni alors que l‘opposition lui trouve une alternative. Les consultations préparatoires au dialogue national initiées par le président de la République sont en passe d’atteindre leur épilogue. Au stade actuel, il y a lieu de reconnaître que la moisson n’a pas été abondante du fait des réticences observées surtout dans les rangs de l’opposition. Le front du refus constitué des principaux partis de l’opposition continue d’évoluer en dehors du processus s’en tenant à son exigence de débattre du calendrier électoral avec la Céni et non avec Joseph Kabila. Ce dernier ne pouvait, dans ces conditions, que se rabattre sur quelques petits partis de l’opposition plutôt coopératifs venus se greffer aux alliés de la majorité. Tout est mis à contribution pour convaincre, à quelques heures de la fin desdites consultations, les partis réfractaires à cette dynamique présentée comme une « dernière chance » pour le pays à même de le tirer du gouffre. Malgré la pression exercée sur eux, l’UNC, l’UDPS et le MLC maintiennent leur position, relativisant ainsi les chances du succès du dialogue et du consensus politique censé en résulter. Rien n’est donc acquis d’avance lorsqu’on considère le discours tenu par les différentes délégations reçues jusque-là par le chef de l’État. Si l’option du dialogue est soutenue de manière générale, la pierre d’achoppement réside cependant au niveau du calendrier électoral et du processus électoral tel que conduit à ce jour par la Céni. Les consultations présidentielles ont, en effet, relevé des profondes dissensions sur ces deux questions auxquelles il faudrait ajouter le caractère flou du dialogue dont l’objectif passe encore pour un sujet à plusieurs inconnus. Cependant, le calendrier électoral global publié par la Céni divise actuellement la classe politique. Constante dans sa prise de position, l’opposition continue de dénoncer son caractère très serré pour une Centrale électorale appelée à organiser sept scrutins en moins de deux ans, sans fichier électoral fiable, sans moyens financiers suffisant et dans un flou institutionnel causé par un inopportun redécoupage des provinces. D’où la proposition de l’opposition consistant à élaguer dans ce calendrier les scrutins jugés superflus et alourdissant inutilement le processus tels que les locales à postposer pour ne se concentrer uniquement sur la présidentielle et les législatives de novembre 2016, quitte à repêcher dans ce schéma réducteur les élections provinciales. Ces recommandations contenues dans le mémo déposé à la Céni par les responsables des partis politiques de l’opposition tardent encore à être examinées par la Céni dont les tergiversations sont sujettes aux spéculations. Sons discordants L’opposition tient donc à avoir des garanties de la Céni à ce sujet. Elle dénonce, par ailleurs, un processus électoral biaisé sur fond d’un fichier électoral peu crédible nécessitant la refonte des données à travers une nouvelle opération d’enrôlement des électeurs. Les exigences de l’opposition extrémiste incarnée par le quarté MLC-UDPS-UNC-Ecidé sont telles que ce front du refus risque, à l’allure où vont les choses, de ne pas être partie prenante au dialogue. Or, justement, le calendrier consensuel qu’ils réclament à cor et à cri risque de se négocier sans eux, de la même manière que l’agenda du dialogue censé être le fruit d’un large consensus de toutes les forces politiques et sociales de la RDC. Du côté des partis politiques de la majorité présidentielle, l’adhésion autour du calendrier de la Céni est quasi totale. Reçus dernièrement par le chef de l’État, les membres du bureau politique de la majorité présidentielle conduit par leur secrétaire exécutif, Aubin Minaku, ont réaffirmé leur soutien au calendrier de la Céni tout en plaidant pour son application sans faille. La majorité estime, en effet, que la volonté politique aidant, la mobilisation des acteurs-clés devant intervenir dans le financement des élections suivant le calendrier global se fera sans anicroche. Foi de du secrétaire exécutif, Aubin Minaku ! Et ce dernier de déclarer : « Nous soutenons le calendrier électoral global rendu public par la Ceni, mais tout en restant raisonnables ». Bien avant la convocation du dialogue proprement dite, la guerre est lancée anticipativement entre la majorité présidentielle, la protectrice attitrée du chronogramme de la Céni et l’opposition qui tient à sa modification. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Joseph Kabila s'entretenant avec la délégation du RCD Notification:Non |