Note de voyage : la danse Mondo en perte de vitesseSamedi 19 Septembre 2015 - 12:46 Samedi 12 septembre 2015, nous assistions à une manifestation de la danse Mondo dite «A ça ma fous», dans le village Oboya situé à 5 kilomètres d’Ollombo dans le departement des Plateaux . Cette danse est de manière globale une pratique traditionnelle des pays mbochis Oléhé, c’est une forme d’expression culturelle, une discipline corporelle qui est en quelque sorte un sport. Ils étaient venus nombreux, femmes et hommes, jeunes et adultes, d’Oboya et des villages environnants, assister à cette cérémonie de danse en l’honneur d’un ancien danseur décédé l’an dernier. Tout l’après midi jusqu’à la tombée de la nuit, les participants ont rivalisé d’ardeur par des gestes athlétiques, des paroles et des chants en dialecte mbochi, quelque peu obscènes. La danse Mondo «A ça ma fous», est une danse cultuelle d’expression gestuelle et guerrière. Elle renvoie à la couleur rouge. Il y a aussi une autre forme de Mondo appelé le Bangui, c’est-à-dire la couleur jaune. Le rouge et le jaune sont en effet des couleurs de guerre. Et «A ça ma fous» signifie simplement je m’en fous du sort de mon corps en exécutant sans restriction tout geste athlétique que le corps est à mesure d’exécuter. Au cours de la danse Mondo, le danseur principal est incliné à un angle de trente degré par rapport au sol, sous un costume coloré de bandelettes bleues et blanches, muni d’un bâton en haut, parsemé de plumes appelées lèkor’o. L’homme qui est dans le masque mondo, est appelé le mwéné emplumé. On ne peut pas le dévisager pendant qu’il tourne son masque à un rythme effréné, suivi par une foule en liesse. Le danseur qui est initié est appelé twèlè; le non-initié, opombo. C’est en période de grandes vacances donc pendant la saison sèche, qu’est organisé le Mondo pour éviter de mouiller le masque. Deux types de masque sont en effet utilisés. Le masque okoué porté par les danseurs qui se trémoussent en formant un cercle autour des joueurs de tam-tam et le masque o’mbia-lébé, celui de la personne qui ferme le bal. François Onday Akiera, le directeur de la bibliothèque nationale, qui est membre de l’association Mondo «A ça ma fous», témoigne que dans son enfance, dès l’âge de dix ans, on était déjà initié au Mondo. C’était honteux pour un jeune d’Abala, d’Ongoni, d’Ollombo de ne pas savoir danser le Mondo. Cependant il déplore le fait qu’aujourd’hui la pratique du Mondo est de moins en moins prisée en milieu mbochi. À Brazzaville, il est dansé les samedis après-midi au CEG Agosthino Neto à Talangai, 6 ème arrondissement.
Aubin Banzouzi Légendes et crédits photo :Des danseurs exécutant la danse Mondo Notification:Non |