Nord-Kivu: le gouvernement rejette le cessez-le-feu unilatéral décrété par le M23Lundi 4 Novembre 2013 - 17:54 L’exécutif national attend plutôt de ce groupe armé la fin de toutes ses activités militaires dans l’ex-Kivu. Le cessez-le-feu décrété le 3 novembre par le Mouvement du 23 mars (M23) est loin d’émouvoir le gouvernement qui, tout en prenant acte de cette évolution, le juge non conforme à l’esprit et à la lettre de ce qui a été convenu dans le cadre des pourparlers de Kampala. Le gouvernement attend du M23 non pas un cessez-le-feu, mais bien la fin de toutes ses activités militaires dans l’ex-Kivu. C’est en tout cas, ce qui ressort d’une déclaration du gouvernement publié dimanche par son porte-parole Lambert Mende Omalanga. Pour le gouvernement, « les mutins du M23 semblent réduire leurs préoccupations à la seule suspension des combats qui opposent leurs forces résiduelles aux Fardc qui les ont confinées dans les réduits de Chanzu et Runyonyi ». Et le gouvernement de rappeler à l’intention des responsables du M23 les points essentiels qui ressortent des pourparlers de Kampala. Il s’agit, premièrement, de l’exigence qui a été faite au M23 de faire une annonce claire, nette et sans ambiguïté de la fin de la rébellion armée qu’il a lancée voici près de vingt mois dans le Nord-Kivu. Deuxièmement, il a été demandé au M23 de mettre dans l’immédiat tous ses éléments armés à la disposition du processus de cantonnement, de démobilisation, de désarmement et de réinsertion sociale, prévu par les conclusions des pourparlers de Kampala. Enfin, des dispositions pratiques étaient censées être prises par le gouvernement en vue de donner une dernière chance aux éléments du M23 de se conformer à la lettre et à l’esprit du processus de Kampala. Ceci uniquement dans le but de préserver la vie, l’intégrité physique et les propriétés des populations civiles congolaises vivant dans les environs de Chanzu et Runyonyi où s’étaient délocalisés les derniers affrontements. C’est par rapport à tous ces détails que le gouvernement Matata juge inopportun le cessez-le-feu décrété de manière unilatéral par le président du M23, Bertrand Bisimwa.
Alain Diasso |