CPI : l’UA saisie pour le retrait des pays africains

Mardi 2 Février 2016 - 12:24

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La proposition du président kényan Uhuru Kenyatta, en faveur du retrait des pays africains de la Cour pénale internationale (CPI) a été adoptée, le 31 janvier à Addis-Abeba (Ethiopie)

Le président Kenyatta a proposé à ses homologues africains de préparer une feuille de route qui présente le désengagement des pays africains du statut de Rome qui fonde la CPI. Le nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA), le président tchadien Idriss Deby, a expliqué que la proposition kényane repose sur le sentiment que la CPI cible notamment les dirigeants africains.

Uhuru Kenyatta a fait partie des cibles de la CPI avant que cette dernière abandonne ses poursuites. Il était soupçonné, comme son vice-président William Ruto, d’être de principaux  responasables des violences aux élections de 2007 dans leur pays. Ils échapperont au verdict de la Haye.

Ce qui n’est pas le cas de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qui comparaît actuellement devant la CPI, où il plaide non coupable des crimes contre l’humanité pour lesquels il est poursuivi. Laurent Gbagbo est le premier président africain à être traduit devant ce tribunal de violences postélectorales (2010-2011) en Côte d’Ivoire, qui auraient fait 3000 morts, selon les Nations unies. La CPI a rejeté la demande de Laurent Gbagbo d'ouvrir  son procès en  Abidjan en Côte d'Ivoire, ou à Arusha en Tanzanie, invoquant des « risques sécuritaires » et « implications logistiques ».

Lors de sa prise de fonction en février 2015, le président sortant de l’UA, Robert Mugabe envisageait déjà le retrait du continent africain de la CPI, reprochant Uhuru Kenyatta de s’y être rendu.

Depuis, Nairobi s’était engagé à verser 1 million de dollars pour la création d’une Cour africaine de justice internationale des droits de l’Homme afin de répondre à une justice de police plus conforme aux nouvelles aspirations de l’Afrique, au protocole de Malabo. Depuis sa création en 1998, la CPI aura condamné une trentaine de personnes, dont des dirigeants africains, pour des crimes survenus dans 8 pays d’Afrique (RDC, Centrafrique, Ouganda, Soudan (Darfour), Kenya, Libye, Côte d'Ivoire, Mali). 

Des jugements qui ont généré  dans leur majorité, de nombreuses critiques, dont plusieurs remettent en question la partialité et l'indépendance de l'organe. D'autant plus que les procédures pénales sont très longues compte tenu des différentes nationalités et les procès très éloignés des victimes, ayant lieu à plusieurs milliers de kilomètres des lieux du crime (à La Haye, aux Pays-Bas). 

 

Noël Ndong

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