Affaire des biens mal acquis : Denis Sassou N’Guesso porte plainte en France contre X

Jeudi 4 Février 2016 - 12:00

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Le président de la république du Congo, qui est visé depuis 2009 par une enquête de deux juges parisiens sur les conditions d’acquisition d’un patrimoine mobilier et immobilier en France, a finalement décidé de contre-attaquer, en portant plainte contre X dans le cadre de cette affaire.

« Nous, Denis Sassou N’Guesso, chef de l’État du Congo, déclarons avoir chargé Maître Viala, avocat à la cour à Paris, de déposer plainte contre X, pour tentative d’escroquerie au jugement dans l’affaire dite des biens mal acquis, qui nous oppose à l’association Transparency International », indique un court communiqué signé du président congolais.

Constituée partie civile dans le cadre de cette affaire, l’organisation non gouvernementale Transparency International accuse le chef de l’Etat congolais d’avoir « détourné, à son profit et au profit de sa famille et de son clan, une partie substantielle de la rente pétrolière de son pays ».

En déposant cette plainte il y a plus d’un mois, le président Denis Sassou N’Guesso a dit qu’il avait « pleine confiance en la justice française pour mener à bien les investigations nécessaires ». Son avocat, Maître Viala, a estimé que si cette plainte déposée contre X aboutissait, elle ferait tomber sûrement l’intégralité des dossiers des biens mal acquis. « A partir du moment où il sera reconnu que c’était une tentative d’escroquerie au jugement, et que donc les motifs et les moyens qui avaient été choisis pour déposer plainte ne pouvaient pas l’être, toutes les conséquences qui ont pu avoir lieu concernant les biens mal acquis, de quiconque d’ailleurs, pas seulement de M. le président Sassou-N’Guesso, mais de tous les présidents africains, tomberont et il faudra remettre en état ce qui ne l’était plus depuis que la plainte a été déposée », a-t-il précisé. Denis Sassou N’Guesso a estimé que les pièces sur lesquelles est fondée la plainte le visant, lui et sa famille, « ne sont pas conformes à la réalité », a précisé Maître Viala.

Une source judiciaire indique que la plainte déposée contre X a bien été reçue au parquet de Paris. Celui-ci dispose de trois mois pour décider de la transmettre ou non à un juge d’instruction. Informée de la procédure enclenchée, Transparency International a réagi et parlé « d’agitation » en attendant d’en savoir plus sur le contenu exact de la plainte.

Hormis le chef de l’Etat congolais, son homologue de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, le défunt président du Gabon,  Omar Bongo Ondimba, le président déchu de la République centrafricaine, François Bozizé, et leurs entourages sont également la cible des enquêteurs. Quant au fils du président équato-guinéen, Teodoro Nguema Obiang Mangue dit Teodorín, deuxième vice-président de Guinée équatoriale, la justice française avait abandonné ses poursuites contre ce dernier au mois d’août.

Rappelons que dans le cadre de l’affaire des biens mal acquis supposés, trois dirigeants africains avaient déjà été la cible de saisies immobilières de la part de la justice française.

 

 

Nestor N'Gampoula

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