Terrorisme : l’Italie expulse des imams islamistes et candidats djihadistes

Jeudi 4 Août 2016 - 16:45

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Le ministre de l’Intérieur a décidé de passer à la phase active contre les islamistes affirmés et les prétendants à la guerre sainte contre l’Occident.

« Je vous envoie cette vidéo depuis l’avion. Je suis expulsé vers mon pays, le Pakistan. Je n’ai rien fait ». C’est ainsi que s’exprimait sur YouTube mercredi le Pakistanais Aftab Farook, soupçonné de tentative d’attentats terroristes et appréhendé sur la base de ses propres proclamations sur les réseaux sociaux. C’est que l’homme est peu banal. Depuis des années, il vivait dans le petit village de Vaprio d'Adda, près de Milan, où il était arrivé à l’âge de 13 ans (il en a 26 aujourd’hui).

Il était tellement bien intégré qu’il était devenu le capitaine de l’équipe d’Italie de cricket des moins de 19 ans. La presse a abondamment reproduit des photos de lui au moment de sa gloire, quand il portait avec fierté le maillot de la sélection nationale italienne de ce sport qui ne fait que s’implanter dans la péninsule, mais qui est une vraie passion au Pakistan.

Ceux qui le connaissent ont été littéralement sciés d’apprendre que des écoutes de son téléphone et l’interception de ses échanges avec des amis de son âge, lui attribuent la paternité d’un propos du genre : ‘il faut utiliser un fusil d'assaut kalachnikov ou une bombe pour commettre des attentats contre des cibles comme une boutique de vins à Milan ou l'aéroport de Bergame dans le nord de l'Italie’.

Beaucoup à Vaprio d’Adda se sont montrés incrédules en apprenant cela. L’un de ses voisins italiens a même affirmé que Farook était « incapable de tuer une mouche ». Une affirmation qui laisse perplexe ou incrédule. Mais le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, est formel : Farook est un partisan de l'EI et il avait prévu de se rendre en Syrie pour se joindre aux djihadistes.

Dans son village d’adoption, il travaillait pour une chaîne de magasins d'articles de sport et conduisait, en tant que bénévole, un autobus pour handicapés et personnes âgées. Son exemple d’intégration ressemble à celui de plusieurs autres cas qui, cette semaine, ont défrayé la chronique et montré la détermination italienne à éradiquer le djihadisme naissant dans un pays qui n’est pas encore touché par la vague d’attentats devenus la marque de fabrique de l’Etat islamique.

Ainsi, trois imams de Gênes viennent d’être placés dans la ligne de mire de la justice pour du djihadisme, après une affiliation supposée à l’organisation syrienne Al-Nostra. Mohamed Naji, un Marocain de 33 ans ; Ali Othman, un Tunisien de 23 et l’Albanais Bledar Brestha, 34 ans, sont soupçonnés d’avoir prêché, malgré leurs dénégations véhémentes, le djihad ou encouragé le voyage initiatique en Syrie.

L’écoute de leurs prêches et conversations a conduit à l’arrestation d’un jeune Syrien qui, lui, voulait bien partir faire le coup de feu dans les camps de formation de l’Etat islamique en Syrie. « Nous sommes contre la violence. Nous avons même condamné l’attentat de Rouen (en France, après l’égorgement dans une église du père Jacques Hamel). Nous n’avons prêché que la paix et la coexistence », ont clamé les trois imams. Démêler le vrai du faux sera la tâche de la justice maintenant.

Lucien Mpama

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