Retour en Afrique : le succès de la présence économique russe en Afrique est assuré par le soutien gouvernemental aux initiatives privées

Premièrement, une telle attitude correspond au principe du multilatéralisme de notre politique étrangère. Si on ne noue pas de liens politiques avec l’Afrique, on se verra dans le rôle peu attirant d’un « participant important » dans les jeux des autres. Deuxièmement, l’Afrique est un partenaire économique et commercial de valeur. Elle est riche en ressources du sous-sol très variées, du pétrole aux métaux rares, et stratégiquement importants. À son tour, la Russie pourrait exporter en Afrique des produits sophistiqués qui aideraient à développer l’économie du continent, par exemple des produits d’ingénierie.

Les intérêts économiques russes en Afrique sont basés sur les pronostics du développement de l’économie du continent, et celui-ci a besoin d’investissements et de coopération technique et commerciale. Le dynamisme politique commun russe et africain a contribué au renforcement des intérêts économiques réciproques. Les visites des présidents russes Vladimir Poutine et Dmitry Medvedev dans les pays africains ont relancé le « dossier Afrique » de notre politique extérieure après la pause des années 1990. Les rencontres de haut niveau ont déterminé des axes principaux de la coopération politique et économique avec ces pays.

Les pays africains sont intéressés par la coopération économique avec la Russie. Parmi les domaines de cette coopération figurent des projets d’infrastructure, la prospection et l’exploitation de gisements de pétrole, d’uranium, de métaux rares, la création de sites énergétiques, la fourniture de services humanitaires et médicaux. Ces intérêts coïncident avec ceux de la Russie et des entreprises russes qui sont déjà très actives dans ces domaines en Afrique subsaharienne. Parmi elles, citons Rusal, Norilsk Nickel, Alrosa, Gazprom. La coopération russo-africaine possède un potentiel important dans les domaines de l’agroalimentaire et du tourisme.

Le succès de la présence économique russe en Afrique est assuré par le soutien gouvernemental aux initiatives privées. L’infrastructure de cette présence joue un rôle important et consiste en forums d’affaires, auxquels sont invités les hommes d’affaires ainsi que les hauts fonctionnaires. Addis-Abeba a accueilli notamment en 2011 un forum où se sont réunis les membres des gouvernements des pays du continent noir et les dirigeants des entreprises russes. Les participants ont convenu que ce forum devait devenir une sorte de Davos russo-africain permanent. Aujourd’hui, le processus de la création d’infrastructures de nos relations économiques avec l’Afrique se déroule sur la base des idées évoquées lors du forum d’Addis-Abeba.

Des forums d’affaires russo-africains d’importance différente se tiennent régulièrement. Ils permettent de définir les zones de coopération mutuellement avantageuses, d’échanger des propositions, d’élaborer une approche commune au développement de la coopération. Ce sont le comité de coordination du Vneshekonombank (Africom) et les comités spécialisés de la chambre de commerce et d’industrie russe qui gèrent la stratégie et coordonnent l’activité du business russe en Afrique.

La Russie retranche la dette des pays africains, signe des accords commerciaux et économiques, leur porte son assistance humanitaire, les organismes intergouvernementaux font leur travail. Le sommet des Brics en Afrique du Sud en mars dernier était d’une grande importance pour nos relations économiques avec les pays africains, car les pays des Brics défendent leurs intérêts sur le continent en évitant l’ingérence dans les affaires intérieures des pays africains et visent à accroître le rôle des pays en voie de développement dans le système financier mondial.