Coopération : rencontre de deux femmes de poids à RomeJeudi 27 Juin 2013 - 8:45 La présidente de la Commission de l’Union africaine et la ministre italienne des Affaires étrangères se sont entretenues de l’Afrique mercredi à Rome Quand deux femmes de tête et d’influence se rencontrent au siège du ministère italien des Affaires étrangères à Rome, de quoi (de qui) peuvent-elles bien parler ? De la femme et de son rôle accru dans le développement de l’Afrique bien sûr ! C’est ce qui est arrivé mercredi à la Farnesina où la maîtresse des lieux, Emma Bonino, recevait très solennellement la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. Vu le profil de ces deux personnalités, toutes deux des passionarias de la cause féminine, on ne peut pas dire qu’il y en ait une qui ait voulu apprendre de l’autre. Toutes deux sont connues pour être des militantes résolues sur les questions de justice en faveur de la femme. Aussi n’ont-elles pas dû passer le temps en préliminaires et formalismes protocolaires. La nouvelle ministre des Affaires étrangères italienne, parfaite polyglotte – à l’aise aussi bien en français, anglais qu’en arabe –, est une personnalité bien connue du frontiérisme. En tant que membre du Parti radical italien, Emma Bonino a été ici de tous les combats : contre la prostitution et la traite des femmes ou contre l’infibulation. On l’a vue en Afghanistan, quand quelques semaines auparavant, on la disait en Somalie ou au Soudan ; elle a été emprisonnée par des extrémistes sur des théâtres d’opérations où se jouaient les destins de populations déplacées… La semaine prochaine, elle conduira d’ailleurs une importante délégation d’industriels italiens en Angola. Au-delà de leurs parcours atypiques, ces deux femmes ont des points de ressemblances politiques qui devraient en faire des alliées. Kosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse du président sud-africain et ancienne ministre des Affaires étrangères de son pays, est aussi une de ces femmes de tête qui n’affiche pas, surtout au milieu des hommes, de complexe. Le communiqué officiel sanctionnant leur rencontre souligne leur identité de vues sur le besoin de plus de formation à la jeune fille africaine. Elles ont par ailleurs conclu que, les économies africaines étant complémentaires en plusieurs endroits, une mécanisation accrue serait d’un apport positif pour les femmes, actrices de premier plan du développement sur le continent. D’autres thèmes d’importance ont été abordés : la nécessité d’une stabilisation politique dans des pays comme la Somalie, la Libye et le Mali, ou encore une coopération plus resserrée entre l’Union européenne et l’Union africaine. Emma Bonino fut aussi commissaire européenne. Les dossiers traités avec l’Afrique, elle les connaît donc bien, quand elle ne les a pas déjà traités au niveau gouvernemental italien ou des institutions européennes. Celui de la sécurité alimentaire, également au centre du colloque mercredi, fait très certainement partie de ces dossiers-là. Lucien Mpama Légendes et crédits photo :Photo 1 : Emma Bonino ; Photo 2 : Nkosazana Dlamini-Zuma |