Pacte

Faut-il dissimuler notre inquiétude et feindre la sérénité en ce début d’année 2014 alors qu’à notre porte les bruits de botte ne cessent de grandir ? Évidemment non.

Comme tous les citoyens d’Afrique centrale, nous, Congolais, sommes très directement concernés par ce qui se passe en Centrafrique et en République démocratique du Congo. Ce qui conduit, d’ailleurs, nos dirigeants à s’impliquer personnellement et fortement dans la recherche de solutions pacifiques aux conflits qui s’y développent. Mais restons lucides : si la volonté d’agir de notre pays est claire, évidente, sa capacité d’intervention demeure limitée. Elle représente une contribution à la paix que tout le monde reconnaît, mais ne dénouera pas à elle seule les nœuds gordiens qui se sont tissés au fil des ans dans ces deux pays.

C’est pourquoi, si l’on y réfléchit bien, la plus grande contribution que nous puissions apporter au processus de paix en cours dans les zones troublées du Bassin du Congo est que notre propre pays demeure uni, solidaire, en paix avec lui-même et avec ses voisins. Ayant su mettre fin à ses dissensions internes sans l’aide de personne, il constitue un exemple pour ses plus proches voisins et se doit par conséquent de tout mettre en œuvre pour protéger cet acquis.

Étant donné le danger extrême que représentent pour notre nation les tensions qui déstabilisent aujourd’hui la Centrafrique et la République démocratique du Congo, est-il absurde d’imaginer que les responsables politiques de notre pays s’accordent pour mettre en sourdine leurs querelles et conclure un pacte temporaire qui lui donnerait une voix encore plus forte sur la scène internationale ?

La partie qui se joue présentement dans cette partie de l’Afrique est à ce point vitale qu’elle rend dérisoires les différends politiques internes. Si le Congo, aujourd’hui, affiche avec force son unité et sa volonté de lutter contre tout ce qui menace, ou peut menacer, sa paix retrouvée, il montrera la voie à suivre par les nations qui, tout près de lui, tentent désespérément de faire taire leurs démons intérieurs. Sommes-nous capables d’accomplir ce geste historique ?