RDC : le pays prêt à se passer du FMIMardi 28 Janvier 2014 - 15:01 Le Premier ministre, Matata Ponyo, ne l’a pas exclu, du moins temporairement, car la situation économique du pays s'est consolidée au regard des résultats visibles. Matata Ponyo a voulu donner l’image d’un Premier ministre qui tient fermement la barre et est capable désormais d'envisager des perspectives d’avenir pour son pays en dehors de toute assistance extérieure, même s'il atténue sa position en parlant d’une période relativement courte. Dans une dépêche de l’AFP, reprenant les propos de sa dernière conférence de presse de la primature, le week-end dernier, Matata Ponyo voit le Fonds monétaire international (FMI) comme un médecin dont la raison d’être n’est que d’intervenir en faveur des pays malades économiquement. Cette réalité était vraie pour la RDC d’hier, mais pas aujourd’hui. « Lorsque vous n’êtes pas malade, vous pouvez passer un peu de temps sans votre médecin », a dit le Premier ministre. Chaque mot a sa place, et le message peut passer. Depuis les derniers contacts entre le FMI et le gouvernement de RDC, le climat entre les deux partenaires a semblé plus serein et même chaleureux à bien des égards, à en juger par les échanges courtois et riches en compliments entre Matata Ponyo et Christine Lagarde. L’annonce de la mise en place prochaine d’un nouveau gouvernement a fait vite réagir l’institution de Breton Wood, désireuse d’engager les discussions formelles sur le prochain programme économique dès l’arrivée de la nouvelle équipe aux affaires, après avoir laissé expirer le tout dernier programme, et avec lui un crédit de 240 millions de dollars américains. Après un ralentissement de ses activités, le gouvernement a recommencé à poser des actes de haute portée politique, notamment la défense de son budget pour l'exercice 2014. À l'instar des journalistes, les parlementaires n’ont pas manqué de donner de la voix sur l'état de la relation avec le FMI. Les contacts ne sont pas rompus, ont l’habitude de rappeler les autorités du pays. Une année plus tôt, en janvier 2013, le gouvernement à travers une déclaration de la troïka économique avait annoncé son intention d’élaborer son programme économique sans l’appui du FMI. Il était question de bâtir un programme autonome de l’économie congolaise dans son ensemble, en l’absence de la coopération avec le Fonds. Déjà, à cette époque, on avait évoqué des pourparlers en perspective. Une année après, toujours rien. Dans ce défi à relever pour le pays, la principale alliée du gouvernement pour tout affranchissement de sa relation avec le FMI sera la stabilité du cadre macro-économique. La RDC devra aussi compter sur son expertise nationale pour élaborer un programme en toute autonomie. « Nous avons des experts qui peuvent le faire », a déclaré en son temps Daniel Mukoko, vice-Premier ministre et ministre du Budget. Tout se résume donc à la poursuite d’une gestion saine. Pour autant, Matata Ponyo a confirmé des contacts étroits avec le FMI. « Le moment venu, lorsque les négociations ou les concertations seront avancées et que le programme se pointera à l’horizon, on vous le dira ». Sans doute, comme il l’a lui-même reconnu, les Congolais auront fini par se convaincre du caractère incontournable de la relation avec le FMI, à force d’écouter d'ailleurs leurs politiques. Aujourd’hui, c’est toute la communication du gouvernement qui doit être orientée autrement. Laurent Essolomwa |