Médias : la presse congolaise formée au WebLundi 28 Mai 2018 - 14:45 Quinze journalistes de différents organes publics et privés ont bénéficié d’une session de formation intense, du 22 au 26 mai à Brazzaville, sur initiative de l’ambassade de France, en partenariat avec l’Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ Lille).
Organisée sur le thème, « Le web, un outil pour les journalistes », cette session de formation s’inscrit dans le cadre de la politique de renforcement des capacités des médias menée par l’ambassade de France au Congo. Elle a été animée par Cédric Kalonji, professionnel des médias, diplômés de l’ESJ Lille et formateur dans cette école. Le séminaire comprenait des séances de cours théoriques et d’exercices pratiques portant notamment sur le recueil de l’information ; l’identification des sources crédibles et des « Fake news » ; la maîtrise des principes de base des réseaux sociaux et de l’écriture journalistique appliquée au Web. « Le niveau des journalistes participants est jugé très bon. J’ai rencontré des journalistes expérimentés, hormis quelques difficultés constatées dans la prise en main de l’internet. Mais nous avons noté une vraie volonté de la part des participants. L’internet et les réseaux sociaux ont des avantages et des risques. Il faut en avoir conscience et savoir les contourner», a indiqué l’animateur du séminaire, Cédric Kalonji. L’un des participants, Brunel Liwata, journaliste à la Télévision congolaise, a dit ce qu’il a retenu de cette formation. « Cette formation nous a permis de revenir sur les notions de base du journalisme car, nous vivons dans un environnement pollué, par ce qu’on appelle les "fake news". Nous avons désormais des outils pour pouvoir identifier les fausses nouvelles », a-t-il assuré. Dans son allocution de circonstance, le diplomate français a expliqué l’objectif de cette formation en ces termes : « Comme nous vivons dans une époque de diffusion et de rediffusion de l’information avec une vitesse extraordinaire par les réseaux sociaux et l’internet, une fausse information peut être diffusée aussi rapidement que la bonne avec les dégâts que cela peut occasionner. Fort de cette prise de conscience, nous avons décidé d’organiser cette formation pour faire profiter un groupe de jeunes journalistes congolais ». Le ministre de la Communication et des médias a, pour sa part, exprimé sa satisfaction et remercié l’ambassadeur de France pour cette initiative. « Le métier du journalisme est d’autant plus fragilisé aujourd’hui que n’importe qui peut s’improviser comme diffuseur de nouvelles. Votre métier est codifié, parce que vous avez été formés et qu’il existe un certain nombre de règles déontologiques à respecter. Malheureusement, on rencontre des gens de mauvaise foi, qui se font passer pour des journalistes. Dans tout cela, il faut savoir faire la différence entre le bon grain et l'ivraie », a conseillé Thierry Lézin Moungalla. En effet, pour le ministre de la Communication, le métier du journalisme ne s’improvise pas parce qu’il est fondé sur des valeurs déontologiques. Ainsi le rôle du journaliste, a-t-il précisé, est d’apporter au public une information de qualité et exempte de tout doute. S’adressant aux journalistes qui travaillent dans des conditions difficiles comme ceux de Radio Congo et l’ACI, Thierry Lézin Moungala les a rassurés en ces termes: « Je connais les revendications qui sont exprimées par les uns et les autres. Cela reste une préoccupation du gouvernement qui s’y attelle ». Selon le ministre, les états généraux de la presse qui pointent à l’horizon permettront « de régler trois questions fondamentales : l’environnement juridique ; la condition des journalistes (statut) et l’adéquation entre ce que le métier de journalisme est devenu et la maîtrise de l’appropriation de la technologie », ajoutant : «Aujourd’hui, on n’exerce plus ce métier comme on le faisait il y a vingt-six ans, au moment des assises de la presse de 1992 ». Rappelons que la formation des journalistes par la France a été initiée en 2014 avec la formation de cinq journalistes congolais au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes de Paris. L’initiative avait été renouvelée en 2015, à Brazzaville. A cette occasion, dix journalistes avaient été formés pendant une semaine sur le thème « L’écriture et le traitement de l’information ». Au total, depuis 2014, l’ambassade de France aura contribué à former trente journalistes congolais. Yvette Reine Nzaba Légendes et crédits photo :-La photo de famille des participants
-L'ambassadeur de France délivrant son message / crédit photo Adiac Notification:Non |