Environnement : l’Unesco invite les Etats à préserver l’océanJeudi 7 Juin 2018 - 20:12 La directrice générale, Audrey Azoulay, a lancé un appel aux pays membres, à la communauté scientifique, à la société civile ainsi qu’au secteur privé à unir leurs forces pour protéger l’océan, dans son message publié en prélude à la célébration par l'humanité, le 8 juin, de la Journée mondiale de l’océan. La protection de la vaste étendue d’eau salée comprise entre deux continents ne peut se fait que par la coopération internationale, le transfert de technologie et le partage de connaissances des Etats, afin d’aboutir à l’élaboration de politiques qui favorisent une croissance durable, a estimé la directrice générale de l'Unesco. « Aucun pays n’est capable de mesurer seul les changements de l’océan ni de nettoyer et de le protéger. En cette journée mondiale de l’océan, j’invite donc tous les acteurs à unir les forces en faisant la maxime de l’écrivain japonais Ryunosuke Akutagawa qui dit individuellement, nous sommes une goutte, ensemble, nous sommes un océan », a-t-elle déclaré. Audrey Azoulay a souligné les bienfaits de l’océan, avant de déplorer les conséquences causées par l’homme à travers ses activités. L'océan, a-t-elle rappelé, abrite la majorité des espèces vivant sur la planète et assure plus de 60% des services écosystématiques qui permettent de vivre, à commencer par la production de la majeure partie de l’oxygène et la régulation du climat. « L’océan a absorbé 93% de l’excès de chaleur lié à l’augmentation de l’effet de serre au cours du dernier demi-siècle. Il est la condition de possibilité de la vie sur terre », a indiqué la directrice générale. Toutefois, a-t-elle précisé, l’océan connaît un problème de surexploitation de ses ressources, de pollution et d’absorption croissante de gaz carbonique, de réchauffement, d’acidification, de zones mortes, d’efflorescences d’algues nuisibles et de dégradation des écosystèmes. A ces conséquences, s’ajoutent celles de la pêche excessive et de la pollution causée par les déchets plastiques qui y sont déversés. Audrey Azoulay a, en outre, annoncé que cette année, une nouvelle zone morte a été découverte dans le golfe d’Oman, plus grande que l’Ecosse, et qui continue à s’étendre. Il existe des solutions pour lutter contre ces catastrophes, a-t-elle assuré, avant d’ajouter que là où l’on a cessé de détruire, la vie est revenue. L’environnement marin est capable de résilience, si on le laisse se remettre des facteurs de stress anthropiques grâce à une bonne gestion de ses écosystèmes. Dans l’objectif d’encourager la collaboration scientifique internationale en vue de répondre à ces défis, l’Assemblée générale de Nations unies a proclamé, le 5 décembre dernier, la décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). La commission océanographe intergouvernementale de l’Unesco a été chargée d’en piloter les préparatifs et la mise en œuvre. Dans la droite ligne de l’Agenda pour le développement durable à l’horizon 2030 et son objectif sur la conservation et l’exploitation durable de l’océan, cette décennie sera une occasion unique de mobiliser tous les acteurs concernés autour d’un programme commun de recherche et d’innovation technologique pour mieux comprendre les facteurs qui affectent cette ressource, leurs conséquences, et y apporter les meilleures réponses. Cette ambition exige des investissements à sa hauteur, a martelé Audrey Azoulay. D’après le rapport mondial sur les sciences océaniques publié en 2017, celles-ci ne représentent que 4,5% du financement public attribué aux sciences naturelles à l’échelle mondiale. Lydie Gisèle Oko Notification:Non |