Urbanisation : un modèle pour le développement qui manque aux pays du sahel

Lundi 25 Juin 2018 - 12:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans son dernier rapport intitulé « Bilan économique AFCW3 », la Banque mondiale  (BM) relève plusieurs défis en matière d’urbanisation, dans les pays sahéliens, notamment le Tchad, la Guinée, le Mali et le Niger.

Le rapport affirme que le niveau d’urbanisation reste faible au Tchad, en Guinée Conakry, au Mali et au Niger, alors qu’elle constitue un moteur important du développement socio-économique d'un pays. Ce qui a pour conséquence un exode rural galopant dans les villes-capitales qui représentent souvent, à elles seules, parfois près de la moitié du produit intérieur brut (PIB). Le rapport cite l’exemple de Bamako, au Mali, qui concentre le tiers du PIB du pays, 27% pour Conakry (Guinée) et Niamey (Niger).

« Malgré leur importance pour leur économie nationale, Bamako, Conakry et Niamey ne sont pas des moteurs de croissance et de prestation de services efficaces. Aucune de ces trois capitales ne parvient à accroître sa compétitivité ni à garantir des services urbains adéquats à ses habitants », affirme la directrice des opérations de la BM Tchad, Guinée, Mali, Niger, Soukeyna Kane.

Elle ajoute que ces villes ne tirent pas suffisamment les avantages liés à leur développement pour des raisons multifactorielles qui découlent, entre autres, d'une forte fragmentation urbaine qui fait grimper le coût des infrastructures ; d'une mobilité très limitée et une gestion foncière qui favorise le développement d'un habitat non conventionnel. Très concrètement, pour la BM, ces trois villes « souffrent de marchés fonciers inefficaces qui ont entraîné un développement urbain anarchique ayant conduit à des investissements dans des bâtiments et infrastructures éloignées des zones centrales ».

De plus, les institutions chargées de la planification urbaine, au niveau local, sont faibles et les administrations municipales ont des mandats restreints et ne contrôlent pas les recettes permettant de financer les dépenses pour leur développement, apprend-t-on. Par ailleurs, les taux d’investissement demeurent faibles.

Pour pallier ces manques, le rapport propose, entre autres, l’augmentation des financements destinés aux infrastructures urbaines qui sont une urgence face à la croissance rapide des villes ; la valorisation des marchés fonciers, la coordination des financements publics et privés qui s'appuient sur des règles claires et cohérentes, l'exploitation des marchés compétitifs et le renforcement du pouvoir des institutions locales, gages d’une meilleure planification urbaine.

Noël Ndong

Notification: 

Non