Pointe-Noire : les fleuristes et paysagistes se disent délaissés

Samedi 1 Mars 2014 - 14:15

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« Nous sommes aussi des artisans à part entière comme tous les autres. Mais nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes délaissés, car aucune mesure réglementaire n’est prise par l’État pour dynamiser ce secteur. Une ville sans fleurs, ni paysage est astreinte à plusieurs attaques solaires », a signifié Batantou Jean-Trépassé, abordé le samedi 1er mars dans son jardin de fleurs situé à l’entrée de Radio-Congo Pointe-Noire.

Les Dépêches de Brazzaville : Depuis quand exercez-vous ce métier et qu’est-ce qui vous a poussé à l’exercer ?

Batantou Jean-Trépassé : C’est depuis près de quarante ans que je suis dans ce métier que j’ai hérité de mes parents. Il est pour moi une vocation et un auto-moyen de mon insertion socio-économique. Je suis un chef de famille et c’est avec ce métier que j’entretiens ma famille, au lieu d’être oisif.

LDB : Aviez-vous des espaces appropriés pour l’exercer ici à Pointe-Noire ?

B.J-T : Contrairement à Brazzaville où des espaces sont offerts aux fleuristes, jardiniers et paysagistes par des autorités publiques, à Pointe-Noire il n’en est pas question. Cet espace sur lequel j’exerce nous est accordé par une personne de bonne volonté, mais il n’est pas du tout suffisant car de nombreux collègues veulent nous rejoindre ici. Mais les dimensions ne le permettent pas.

 LDB : Êtes-vous organisés en syndicats pour faire entendre vos révendications auprès des autorités locales ou nationales ?

B.J-T : Non, nous ne sommes pas organisés en syndicats. Mais vu l’effectif qui ne cesse de grandir avec les nouveaux arrivants dans le métier, l'idée est en examen. Cela ne va plus durer.

LDB : Ce métier est-il rentable ou non ?

B.J-T : S’il ne l’était pas, on n’allait pas voir de nombreux jeunes en train de l’exercer. Il permet de lutter efficacement contre la pauvreté et offre des possibilités d’insertion socio-professionnelle à la jeunesse. Nous souhaitons que le secteur soit organisé par les pouvoirs publics. Encore que nous subissons une concurrence quelque peu déloyale des vendeurs de fleurs artificielles.

LDB : Quels sont vos client potentiels ?

B.J-T : Ce sont des Congolais et surtout des étrangers. Les fleurs naturelles embellissent nos habitations et permettent de lutter contre certains parasites enfuis dans l’air que nous respirions.

LDB : Quel appel pouvez-vous lancer aux autorités du pays ?

B.J-T : Qu'elles aient un regard attentif en vers ce métier. L’émergence du Congo à l’horizon 2025 prônée par le chef de l'État passe aussi par la prise en compte des métiers comme le nôtre qui permet de lutter contre l’oisiveté de la jeunesse.  Si dans d’autres pays par exemple, ce métier a déjà pris de l’envol, pourquoi pas au Congo ?

Propos recueillis par Faustin Akono et Séverin Ibara

  

Faustin Akono et Séverin Ibara

Légendes et crédits photo : 

Photo Adiac: Batantou Jean-Trépassé répondant aux questions mais en plein travail