Marche contre la machine à voter : l’opposition n’a pas réussi une grande mobilisation

Samedi 27 Octobre 2018 - 16:00

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Le commissaire provincial de la police/ville de Kinshasa parle d’environ quatre mille militants seulement ayant battu le pavé, le 26 octobre, tout en les félicitant d’avoir fait preuve du respect des lois en matière de manifestation publique.

Après moult tergiversations,

a marche de l’opposition a finalement eu lieu le 26 octobre, à Kinshasa, et dans quelques grandes villes du pays. Dans la capitale, presque toutes les couronnées de l’opposition, du moins celles qui se trouvaient sur place, ont pris part à cette manifestation contre la machine à voter et le fichier électoral dit « corrompu » pour lequel un nettoyage impératif est exigé. Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Freddy Matungulu, Théodore Ngoy, Adolphe Muzito, Pierre Lumbi, Marie-José Ifoku et autres occupaient la première ligne, encadrés par les éléments de la police. Pour des raisons de sécurité, l’autorité urbaine avait pris soin de restreindre l’itinéraire de cette marche qui devrait partir  de la place Échangeur pour échoir au boulevard Triomphal.  

Respectueux de l’engagement pris de commun accord avec l’Hôtel de ville, les leaders de l’opposition se sont conformés à l’itinéraire tracé, marchant d’un pas lent, accompagnés de leurs militants jusqu’au point de chute. Drapelets, calicots, effigies des leaders, vuvuzela, etc., tout y était pour donner de l’impact à l’événement et prouver l’adhésion des masses aux thèses de l’opposition. Aucun incident n’a été signalé tout au long du parcours, quand bien même à certains moments des chants hostiles au pouvoir émargeaient de la foule sans toutefois susciter la colère des agents de l’ordre. Ces derniers ont, en effet, affiché un calme imperturbable, ne cédant pas à la provocation des manifestants. Dans les différents carrefours et autres endroits stratégiques tels que la permanence PPRD/Sendwe ou encore la 7e rue/Limete, la police avait posté des véhicules anti-émeute avec beaucoup d'éléments afin de dissuader d’éventuels fauteurs de troubles.   

L’absence de l'UDPS pour qui ladite marche était inopportune a été très mal perçue par les autres partis et regroupements politiques présents qui ont considéré son auto marginalisation comme une forme de traîtrise. « Bravo aux amis de l’opposition pour les marches organisées ce jour dans plusieurs villes du pays. Je rappelle, par la même occasion, le devoir de relever ensemble les défis de la candidature commune, du fichier corrompu et de la machine à voter. Restons unis pour le Congo », avait écrit sur son compte twitter, depuis l’étranger, Félix Tshisekedi comme pour se dédouaner.

Une chose est sûre, comme engagement citoyen pour le changement, la mobilisation n’a pas  vraiment été à la hauteur. Beaucoup se sont désistés, redoutant des troubles éventuels. La police parle d’à peine quatre mille manifestants ayant battu le pavé le 26 octobre. Les félicitant pour avoir fait preuve de respect des lois en matière de manifestation publique, le commissaire provincial de la police ville de Kinshasa a, en outre, appelé tous les partis politiques et leurs militants à développer le même comportement. Aux forces de l’ordre, il leur a demandé de continuer à encadrer les manifestants avec professionnalisme.

Arrivée au point de chute, une délégation des leaders de l’opposition a pris la direction de la Commission électorale nationale indépendante pour y déposer le mémorandum contenant les revendications des manifestants. C’est notamment le rejet de la machine à voter et le retrait du fichier électoral de tout “Congolais enrôlé irrégulièrement”.

Même scénario ou presque dans les autres villes du pays où des marches ont été organisées. À Beni, Goma, Bukavu, Ituri, etc., la marche pour dire non à la machine à voter et exiger le nettoyage du fichier électoral des enrôlés sans empreintes digitales s’est déroulée sans incident majeur. La police a été mise à contribution pour encadrer les différentes marches en vue d’éviter tout cas de débordement. A Kisangani (Tshopo) par contre, la marche pacifique projetée par le collectif des partis politiques de l’opposition n’a pas eu lieu, parce qu’interdite par le maire de la ville. À Mbuji Mayi, l’esplanade de la Poste, lieu prévu pour le rassemblement, a été inaccessible, la police ayant été la première à prendre possession de l’endroit. Finalement, il n’y a eu ni marche ni meeting, le vendredi dans cette ville du Kasaï oriental.

Alain Diasso

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