Lutte contre les trafics : les voyageurs appelés à soutenir le combatSamedi 15 Mars 2014 - 3:47 L’appel a été lancé par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l’Unesco, à l’occasion du lancement de la campagne mondiale contre les trafics intitulée « Vous pouvez, par vos actes, nous aider à combattre les trafics », présentée au secteur du tourisme lors du Salon international du tourisme le 5 mars à Berlin (Allemagne) Cette campagne consiste à inviter les voyageurs en tant que consommateurs à être responsables. Elle entend également faire connaître aux touristes les biens et services illicites les plus courants auxquels ils pourraient être confrontés durant leurs voyages ainsi que les indices leur permettant de reconnaître les situations éventuelles de traite d’êtres humains et de trafic d’animaux sauvages, d’objets culturels, de drogues illicites et de marchandises de contrefaçon. Elle contribue à la réalisation de l’objectif des Nations unies de combattre la criminalité et d'encourager le respect du code mondial d’éthique du tourisme établi par l’Organisation mondiale du tourisme. À cette occasion, le secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, a déclaré : « Les touristes sont des citoyens du monde qui, parce qu’ils sont plus d’un milliard à voyager chaque année à l’échelle de la planète, doivent devenir une force au service du bien. En faisant le bon choix éthique en tant que consommateurs, nous réduisons la demande de produits illicites et contribuons à préserver des biens naturels précieux qui font partie du patrimoine des communautés et des peuples auxquels nous rendons visite. » S’adressant aux voyageurs sur la destination de l’argent avec lequel ils achètent des produits illicites, le directeur exécutif de l’ONUDC, Yury Fedotov, a souligné : « Les voyageurs ont la responsabilité de ne pas contribuer aux bénéfices de la criminalité organisée. Qu’il s’agisse du commerce d’être humains, de produits d’origine animale, de drogues, de biens culturels ou de marchandises contrefaites, les voyageurs doivent avoir pleinement conscience que ces activités sont liées à l’exploitations d’autrui. Les campagnes de sensibilisation telles que celle-ci sont cruciales pour informer les consommateurs potentiels des effets préjudiciables de leurs décisions d’achat. » La directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a, pour sa part, expliqué que la protection du patrimoine culturel était inséparable de la protection des personnes. Les touristes sont des proies faciles pour les vendeurs de biens culturels de provenance douteuse. « Ils n’ont généralement pas conscience que ces souvenirs peuvent être des objets du patrimoine qui ont été volés, arrachés à leur environnement d’origine, prélevés illégalement sur des sites archéologiques ou vendus par des personnes sans scrupules en échange de maigres compensations financières. Leur disparition peut causer grand préjudice et infliger beaucoup de tristesse à leurs propriétaires légitimes, car ces objets sont intrinsèquement liés à leur identité et à leurs valeurs culturelles », a-t-elle indiqué. Notons que cette campagne de lutte contre la drogue a été lancée avec l’appui des premières entreprises du secteur du tourisme, comme Marriott International et Sabre Holdings en présence de plusieurs responsables parmi lesquels le président du Comité mondial d’éthique du tourisme, Pascal Lamy, la vice-présidente exécutive et directrice mondiale des communications et des relations extérieures de Marriott International, Kathleen Matthews, et le président et directeur général de Sabre Hospitality Solutions, Alex Alt. À cette occasion, Pascal Lamy a rappelé : « Compte tenu du nombre sans cesse croissant de touristes internationaux, nous devons encourager les voyageurs à assumer un comportement plus éthique et plus responsable. J’ai jugé prioritaire pour le comité de soutenir cette campagne de sensibilisation conduite par les Nations unies pour montrer aux touristes comment ils pouvaient prendre part au combat mondial contre les trafics. » Et il a ajouté : « Les jeunes seront l’une des principales cibles des activités du comité, car le message concernant la lutte contre les trafics doit atteindre les futures générations de voyageurs. » Les responsables des entreprises ont pour leur part promis une large diffusion sur la campagne de lutte contre les divers trafics aux voyageurs. Lydie-Gisèle Oko |