Interview. MJ30: « Dorénavant, je suis MJ the master voice »

Jeudi 26 Septembre 2019 - 20:47

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Originaire de la République démocratique du Congo, la chanteuse et compositrice s'est révélée au grand public en 2007 aux cotés de la reine du mutwashi, Tshala Muana. Installée à Paris depuis quatre ans maintenant, l'artiste vole de ses propres ailes dans une carrière solo. La diva nous livre son parcours dans cet entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Parlez-nous de votre parcours ?

MJ30 :  A l'âge de 5 ans, j'ai débuté ma carrière dans la maison de mes parents et plus souvent sous la douche. L’amour de la musique a grandi en moi et m’a fait rejoindre, quatre ans plus tard,  la chorale du groupe Kizito-Anuatite au sein de la paroisse Notre-Dame de Lingwala. En 1990, je me suis inscrite à l'Institut national des arts de Kinshasa. L'école organisait des matinées musicales "podium jeunes talents" et mes profs n'ayant pas résisté à ma voix, m'ont retenue pour les meilleurs talents de mon école. En 2001, j’ai participé à la création du groupe Wassa, où j'y ai évolué jusqu'en 2007 avant de prendre mon envol.

L.D.B.C. : Que signifie votre surnom MJ30 ?

MJ30 : Mes initiales tombaient à point nommé avec mon arrivée chez maman Tshala Muana qui venait de totaliser trente ans de carrière. Alors elle ajouta le nombre 30 à mon prénom Marie Josée, d'où mon surnom MJ30. Mais, aujourd'hui, les trente ans de carrière sont passés et je ne suis plus dans son groupe.  Voilà pourquoi je souhaiterai remplacer ce 30 par « The master voice ». Dorénavant, nommez-moi ainsi.

L.D.B.C: Qu’en est-il de la relation de MJ30 et la musique ?

MJ30 : C'est une grande et profonde histoire d'amour qui n'est pas prête de mourir. Dans mes souvenirs d'enfance, nous étions gâtés par les anciens succès que proposaient les bars qui jonchaient les rues. Et facilement, on mémorisait les chansons que l'on fredonnait, d'ailleurs, langoureusement à longueur de journée.

L.D.B.C. : Comment avez-vous allié votre vie d'étudiante avec votre apprentissage en musique ?

MJ30 : Bien qu’étudiante, j'étais sollicitée par les grands musiciens congolais tels que Werrason, Papa Wemba, Koffi Olomide, Fally Ipupa ou Tshala Muana pour un accompagnement en studio. J’avais même intégré, pour une année, le groupe Quartier latin de Koffi Olomide. Par la suite, je suis allée faire mes preuves et mettre mon talent en lumière dans l'orchestre de maman Tshala où j’ai réalisé mon tout premier titre "Délestage", qui m'a valu une nomination dans la catégorie révélation de l'année pour le trophée Ndule awards. Donc, je m’efforçais à étudier et durant mon temps libre à exercer ma passion.

L.D.B.C. : Quels sont les artistes qui vous inspirent ?

MJ30 : Ferré Gola, l'Or Mbongo, Monique Séka, Beyoncé, Tony Braxton....la liste est très longue. Et dans tout cela, maman Tshala Muana représente la troisième place dans ma carrière.

L.D.B.C. : Quel est votre premier titre ?

MJ30 : Ma première chanson composée était une dédicace à ma défunte et tendre mère, une chanson encore bien fraîche dans ma tête. Par ailleurs, ma première composition grand-public s'intitule "Référence". Elle a été tirée de mon album "Mastor".

L.D.B.C. : Combien d'albums ou singles avez-vous sortis et comment qualifieriez-vous votre musique ?

MJ30 : Jusque-là, j'en suis à cinq singles et deux albums, "Mastor" le premier, et "Miroir" le second. En bref, ma musique est un condensé de rumba suave.

L.D.B.C. : A quoi font référence vos chansons et où puisez-vous votre inspiration ?

MJ30 : Mes chansons font référence à l 'amour car j’en suis fan. Par ailleurs, il y a des conseils qui ont trait aux différentes thématiques de la vie. Quant à mon inspiration, je la dégotte dans mon quotidien et aussi dans l'amour car je pense que l'on ne peut vivre sans lui.

L.D.B.C : Parlez- nous de votre dernier album single ?

MJ30 : Mon tout dernier album, c'est "Bizibeli" qui est actuellement disponible sur toutes les plates-formes de téléchargement. De belles chansons que je recommande à tous les amoureux de la bonne musique. Achetez, écoutez, laissez-vous emporter par mes mélodies et surtout partagez-les autour de vous.

L.D.B.C. : Votre installation à Paris a-t- elle changé votre façon de travailler ?

MJ30 : Oui, effectivement que cela a apporté beaucoup de changements mais en bien. C'est très avantageux pour moi et pour ma musique. Bien que je manque énormément à mes fans de Kinshasa.

L.D.B.C. : Des projets ?

MJ30 : Réaliser des concerts en Afrique ainsi que dans les autres continents tout en partageant ma musique avec le monde.

L.D.B.C. : Des regrets dans votre parcours ?

MJ30 : Nullement et si c'était à refaire, je ne changerai rien dans mon métier ni dans mes choix professionnels.

Propos recueillis par Karim Yunduka

Légendes et crédits photo : 

L’artiste MJ30

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