Dolisie : "La Voix du Niari" à l’écoute des doléances des femmesSamedi 14 Mars 2020 - 16:30 Lors d’une rencontre citoyenne organisée récemment dans la capitale de l’or vert avec les femmes évoluant dans plusieurs secteurs de la vie professionnelle, les membres de cette structure se sont engagés à défendre les droits des femmes tout en dénonçant les violences dont elles sont victimes. Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la célébration du mois de la femme a regroupé autour des membres de "La Voix du Niari", les femmes de divers horizons dont celles de l’enseignement, la santé, la justice, la police, les finances et l'Eglise. « Nous nous sommes échangés avec un parterre de femmes professionnelles venues de plusieurs secteurs, sur les injustices que ces dernières subissent dans l’exercice de leurs fonctions », a expliqué Stanislas Mbys, président de "La Voix du Niari". Développé sur le thème « Les responsabilités de la femme face à l’incivisme multiforme et grandissant », ce moment d’échange a permis à ces femmes de partager leurs difficultés tout en présentant les diagnostics par secteurs ainsi que les pistes de solution. Au nombre des questions, ces femmes ont déploré le harcèlement sexuel dont sont victimes les femmes, notamment les élèves de la part des professeurs qui exigent toujours aux jeunes filles le droit de cuissage aux fins de les attribuer de bonnes notes. Selon Stanislas Mbys, ce phénomène est également constaté auprès des femmes juristes, policières qui n’arrivent pas souvent à évoluer du fait que leurs chefs hiérarchiques les obligent à avoir des rapports sexuels pour obtenir une promotion. « Les médecins nous ont également expliqué qu’il y a certains infirmiers qui sont à la fois médecins et pharmaciens. Ils reçoivent les patients, leur prescrivent des médicaments, et procèdent à les leur vendre, chose qui n’est pas bien », a-t-il rappelé. Après avoir suivi les exposés de ces femmes, les membres de cette structure se sont engagés à défendre et à promouvoir les droits des femmes tout en dénonçant les injustices sociales que ces dernières sont victimes. Pour ce faire, la Voix du Niari pense qu’il est important que le gouvernement mette en place des cellules susceptibles de détecter et suivre les cas de violences faites aux femmes. C’est ainsi que Stanislas Mbys pense que « nous devrons vraiment lutter pour l’indépendance totale des femmes, puisqu'éduquer une femme c’est éduquer une nation. Parmi les maux que nous devrons anéantir dans notre société, il y a le repli identitaire, surtout le tribalisme car le pays passe avant tout ». Il a, par ailleurs, émis le souhait de voir le chef de l’Etat instituer soit par décret, soit projet de loi, l’obligation de la représentativité des ressortissants de tous les départements de notre pays dans les différents cabinets, préfectures ou directions. Cela pourrait dissoudre le tribalisme. « Nous proposons aussi que le lingala et le kituba soient enseignés dans les écoles en vue de faciliter le vivre ensemble, au lieu de n’apprendre que les langues étrangères », a-t-il conclu.
Rude Ngoma Légendes et crédits photo :Les femmes posant avec les membres de la Voix du Niari Notification:Non |