Départ du président de la Céni : la plate-forme « Sauvons le Congo » tire à terreSamedi 26 Avril 2014 - 15:15 L’Assemblée nationale est déclarée non compétente pour sanctionner une institution comme la Céni. La pétition réclamant le départ de l’abbé Malu-Malu de la tête de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a été déposée le 24 avril au cabinet du président de l’Assemblée nationale. Pour les leaders du regroupement de l’opposition initiateur de cette pétition, les Forces acquises au changement (FAC) ou la plate-forme « Sauvons le Congo », les cinquante mille signatures récoltées traduisaient la volonté du peuple congolais de voir un changement à la tête de la Céni. Déjà, après avoir reçu la pétition, le cabinet du président de l’Assemblée nationale, par son directeur adjoint, Jean-Pierre Liyau, a reconnu la conformité à la Constitution de la démarche de cette frange de l’opposition congolaise. « La Constitution confère à des groupes de Congolais le droit d’exprimer leurs souhaits et leurs opinions notamment par le biais des pétitions populaires. C’est donc au nom de cette faculté constitutionnelle que le président de l’Assemblée nationale a tenu à réceptionner lui-même cette pétition », a-t-il noté. Par ailleurs, le dircaba d’Aubin Minaku a d’emblée indiqué que la chambre basse du Parlement n’a pas la compétence de sanctionner une institution comme la Céni. « Il va de soi que l’Assemblée nationale, conformément à cette même constitution, n’est pas compétente pour sanctionner une institution indépendante comme la Commission électorale nationale indépendante », a-t-il souligné. Jean-Pierre Liyau a rappelé que le président de l’Assemblée nationale entend, nonobstant cette faiblesse ou incompétence, encourager toute initiative allant dans le sens de faire participer directement le peuple dans l’exercice de la démocratie. Selon les analyses faites de cette situation, l’opinion retient que la démarche de la plate-forme « Sauvons le Congo » vient d’être étouffée dans l’œuf. À en croire ces critiques, Martin Fayulu et ses pairs viennent de subir un revers qu’ils ne sauront relever car l’ultime voie de recours qu’ils avaient en face d’eux venait, par cette déclaration, être bloquée. « La procédure qu’ils ont prônée leur est défavorable. Selon cette logique, ils doivent changer des tactiques. En attendant, pour l’abbé Malu-Malu, le chien aboie, la caravane passe », a souligné un Kinois. Mais une autre opinion indique, par contre, que les pétitionnaires n’ont pas atteint le nombre de signatures, cent mille, exigées par la Constitution pour ce genre d’actions. Ce qui aurait constitué un autre blocage, si on allait dans le fond de la question. Soutien du peuple En soumettant cette pétition à la signature des Congolais, Martin Fayulu et les autres leaders de cette plate-forme étaient sûrs du soutien du peuple. « Nous avons 54 194 signatures. Mais les signatures de l’intérieur continuent d’affluer. M. Malu-Malu doit prendre ses responsabilités. Le peuple n’en veut pas, nous qui demain seront des candidats, nous n’en voulons pas. Il doit tout simplement démissionner », a déclaré le député Martin Fayulu, un des initiateurs de la pétition, qui motive cette démarche par le souci d’avoir une commission électorale réellement indépendante. Les pétitionnaires reprochent à l’abbé Malu-Malu notamment la proposition de la modification de la Constitution, le fait de ne pas s’intéresser à l’audit du fichier électoral alors que, selon eux, toutes les missions d’observations des élections du 28 novembre 2011 l’avaient exigé. Ils l’accusent également de recruter ses amis et ses membres de famille au sein de la commission électorale sans recourir à un appel à candidature, etc. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : Le siège de la Céni, sur le Boulevard du 30 Juin/ Photo RO. |