Médias : FFJ condamne le traitement inhumain infligé à deux journalistes au siège du Parlement

Lundi 28 Avril 2014 - 17:17

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L’ONG exhorte à une action des autorités de la police et du Parlement, en vue de sanctionner les policiers fautifs.

L’association congolaise de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ), a fermement condamné, l’incarcération, le 26 avril dès 9 heures locale, d’Enoch Tshibangu, journaliste et éditeur de Le Scribe, un périodique paraissant à Kinshasa.

FFJ, qui cite un avocat qui a joint le journaliste à son lieu de détention, relève que Tshibangu a été interpellé par des policiers en détachement au Palais du peuple, siège du Parlement, avant d’être menotté et convoyé, en toute brutalité, jusqu’au camp de police Kabila, où il a été jeté au cachot avant d’être verbalisé par un officier de police judiciaire.

À en croire cette organisation, la police reprocherait au journaliste d’avoir franchi l’enceinte du siège du Parlement sans l’autorisation du président de l’Assemblée nationale. « J’ai été interpellé pendant que je voulais entrer par l’entrée secondaire du Palais du peuple, lorsque les policiers m’ont brutalement interpellé pour me demander de quitter l’endroit, en dépit de mes explications sur mon statut de journaliste et mon droit d’accéder aux sources d’informations conformément à la loi », a expliqué le journaliste. Ils m’ont, a-t-il poursuivi, brutalisé avant de me menotter et réquisitionner une moto qui m’a amené jusqu’au camp de la police où j’ai été gardé sans que ma famille n’en soit informée.

Tshibangu a été le 27 avril au matin à 10 heures locale, sur la base des pressions des organisations de défense de la liberté de la presse, après que ses effets confisqués auparavant lui ont été remis. FFJ exige que des sanctions soient initiées à l’encontre des policiers fautifs pour l'arrestation arbitraire et détention illégale d’un journaliste en plein exercice de son métier.

FFJ note que les policiers positionnés aux entrées du siège du Parlement ont la réputation de malmener particulièrement les journalistes et invite, à cet effet, le président de l’Assemblée nationale dont le nom est souvent cité comme donneur de l’ordre, à interpeller ces agents de l’ordre pour mauvais traitement notoire à l’endroit des professionnels des médias.

Un autre cas est celui de Marcel Tshishiku, journaliste à La Tempête des Tropiques, un quotidien paraissant également à Kinshasa, qui a vu sa carte professionnelle gardée par force par un agent de l’ordre commis à l’entrée du hall du siège du Parlement depuis le 22 avril.

Selon l’ONG, l’agent, faisant partie du personnel féminin de la police, aurait exigé au journaliste de lui verser une somme de dix dollars contre le retrait de la carte. « En découvrant mon identité sur ma carte, elle m’a lancé : Muluba (Ndlr : ressortissant du Kasaï). Jusqu’à ce jour, elle ne veut pas me remettre ma carte bien que je sois journaliste accrédité à l’Assemblée nationale », s’est plaint Tshishiku à FFJ.

FFJ sollicite du président de l’Assemblée nationale le renvoi du policier du Palais du peuple pour tracasserie, et la restitution immédiate de la carte de presse au journaliste.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le directeur de FFJ, Désiré-Israël Kazadi devant la presse