Cuvette : les journées culturelles d’Odjombo et d’Ollengué se déroulent à Tongo

Mardi 29 Avril 2014 - 15:34

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Elles ont débuté le 25 avril et réunissent des groupes traditionnels venant des différents départements du pays. L’événement organisé par la Fondation Terre Tongo se poursuivra jusqu’au 1er mai à Tongo, localité située dans la sous-préfecture de Tchikapika dans le département de la Cuvette

Les populations de Tongo ainsi que celles des localités environnantes vivent depuis 5 jours au rythme de ces journées couplées à la Coupe Jean Jacques Bouya (compétition de football, dzango, semi-marathon, course des piroguiers, le nguia, Mbonga Mbonga) lancée le même jour. Elles regroupent des ensembles traditionnels du Grand Niari (composé des départements de la Bouenza, du Niari et de la Lékoumou), des Plateaux, de la Cuvette et de Brazzaville.

Outre les prestations faites lors de la cérémonie d’ouverture de l'événement à l’école primaire de Tongo, ces groupes participent aux soirées culturelles qui permettent au public de découvrir les richesses culturelles des différentes localités représentées. Le Kilombo kia mpala, l'un des groupes tradi-modernes emblématiques, avec sa danse de référence « Le Mututa » ; Horizon musica de Yamba, un autre ensemble tradi-moderne, et le groupe Tsiawa de Tsiaki (Madingou-Mouyonzi) qui a émerveillé le public avec sa danse « Bakala » et son griot à la sanza, ont valablement représenté le grand Niari.

Venu du département du Pool, le groupe traditionnel Ntemo Kongo de Boko a véritablement captivé les quelque 1.500 participants à cet événement annuel et la Coupe Jean Jacques Bouya. Les deux enfants, âgés de 10 et 12 ans, vivement acclamés par le publics ont unanimement envoûté le public. Le groupe Moye Ontso (Cuvette) dont la danse combine élégance, souplesse et vigueur, a hypnotisé l’assistance, alors que Ekongo d’Owando s’est particulièrement distingué dans l’exhibition de sa danse mystico guerrière qui allie muscles, sagesse et intelligence.

Le département des Plateaux a quant à lui dépêché les représentants de Kanga Ndzoro des Terres Pombo, habitués de cet événement, qui ont séduit les festivaliers avec leurs animations enflammées tant au stade Jean Jacques Bouya et que celles produites chaque nuit dans l’unique grande avenue de Tongo.

Le groupe Favelas stars, issu de la dislocation de l’orchestre Patrouille des stars, a tenu en haleine, toute une nuit, la foule en interprétant les tubes qui ont fait la gloire et la fierté de l’ancien Patrouille des stars, à l’instar du titre « Obus kanga bissaka » ainsi que quelques chansons de leur nouveau répertoire. La comédie n’a pas été en reste avec la présence du groupe Météo de Kinshasa, représenté par son groupe de Brazzaville, qui a créé une ambiance bonne enfant, amusant l’assistance avec le slogan « Mundélo na kati kati », une production signée par ESTV, qui est aussi une nouvelle danse du groupe Favelas.

Les journées culturelles ont été initiées au départ pour valoriser l’Ollengué, boisson locale très prisée dans le district de Tchikapika (dont Tongo est l’un des piliers), qui agrémente toutes les cérémonies de la contrée (mariage, décès, naissance, palabre…) et la danse Odjombo axée sur la souplesse corporelle, juxtaposant les jeux de pieds et de mains, le tout dans une ambiance aux rythmes des instruments et chants traditionnels. Il faut dire que le Odjombo est exécuté dans l’ensemble des terres qui constituent Tchikapika (Terre Tongo, Bokouélé, Ekongo et Bokombo), berceau de cette danse.

Dans le souci de préserver les richesses culturelles du pays, la fondation Terre Tongo a résolu de donner une connotation nationale à ces journées en incluant les autres départements à l’événement. Une manière pour elle de promouvoir la diversité culturelle qui constitue une richesse à préserver et à faire valoir. La fondation entend par cet événement, consolider toutes les valeurs liées au progrès social, à l’excellence dans la pratique quotidienne, à l’abandon des tabous, à l’affirmation des nouvelles valeurs sur le chemin du développement durable, en vue de l’émergence du Congo d’ici 2025. D’où cette précision de Jean Didier Elongo, coordonnateur de la Fondation Terre Tongo et du comité d’organisation des journées culturelles : « Nous avons l’ambition, dans le cadre de cette grande activité annuelle, de partager les valeurs culturelles au-delà de nos différences qui doivent être considérées comme une richesse. »

Les journées culturelles, moment d’échanges et de découvertes, se poursuivent jusqu’au 1er mai. À cette occasion, la Fondation Terre Tongo devra primer plusieurs acteurs et opérateurs culturels qui ont fait le déplacement de la capitale de l’orange, située au bord de la majestueuse Alima.

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Une partie de danse traditionnelle