Bantous de la capitale : une messe spéciale dite en mémoire des pères fondateurs de l'orchestreMardi 17 Août 2021 - 16:30 A l’occasion de la célébration des soixante-deux ans de l’existence de l’orchestre mythique de la capitale, une messe spéciale en mémoire des pères fondateurs et des musiciens défunts a été organisée, le 15 août, à la Cathédrale Sacré cœur de Brazzaville.
La messe a été dite par l’abbé Jonas Koudissa, aumônier des élites, des hommes et des femmes politiques, directeur de l’Académie catholique pour l’éthique. Il a demandé à ce que l’on prie non seulement pour la fête de l’Assomption, la fête de l’indépendance du Congo, mais aussi pour les Bantous de la capitale, par la lecture d’Apocalypse de Saint Jean chapitre 1 verset 12 ; puis de 11 à 19. De même que la méditation de la lecture du Psaume 44. La deuxième lecture a porté sur le live de 1 Corinthiens 15 versets 20 à 25. Bien auparavant, le chargé de la communication du comité Bantous, Médard Milandou, a dressé l’historique de ce mythique orchestre créé le 15 août 1959 à Brazzaville. Né avant l’indépendance, cet ensemble a survécu aux aléas de l’histoire du Congo et accompagné sa vie sociale, politique et culturelle, a dit l’orateur. Depuis lors, ce monument culturel s’est inscrit dans les événements brazzavillois et africains. Il est devenu sur le continent non seulement le plus vieil orchestre au sud du Sahara, mais aussi le dernier représentant de la rumba congolaise encore en activité, parmi les groupes pionniers des années 1950. Il a rappelé les noms des pères fondateurs de cet orchestre emblématique comme l’a écrit Mfumu Fylla dans « Les 8 pauvres Bantous », paru en 2014. Il s’agit de sept artistes musiciens et leur manageur, à savoir Célestin Kouka, Saturnin Pandi, Jean Serges Essous, Edo Ganga, Loubelo De la lune, Dicki Baroza, Digno Dingari et Moustache, deux Kinois et six Brazzavillois dont le manager.
Quelques mois après, en 1961, Paris (France) et Bruxelles (Belgique) ont eu le privilège de les recevoir ouvrant ainsi le cycle des visites dans d’autres pays comme le Sénégal (Dakar) en 1966 , à l’occasion du premier Festival des arts nègres ; Cuba en 1974 et 1978 ; Algérie en 1969 à l’occasion du premier Festival panafricain d’Alger où ils ont obtenu la médaille de bronze ; Nigéria en 1977 à Lagos au deuxième Festival culturel africain. Ils ont joué aussi à l’Olympia en France, en Italie, puis à la Havane (Cuba)… Sur le plan phonographique, les Bantous de la capitale ont inondé le marché du disque d’œuvres fétiches qui ont marqué durablement l’univers musical et défié le temps par les titres comme “Otali ngai”, “Masuwa”, “Marie Rose”, “Camarade mabé”, “Rosalie Diop”, “Choisis ou c’est lui ou c’est moi”, “Jossens”, “Isabelle”, “Miso na nzela”, “Comité Bantous”, “Osala ngai nini ? ”, … Les musiciens du groupe ont reçu des distinctions honorifiques dont Jean Serges Essous, nommé par l’Unesco “Artiste Unesco de la paix” ; Edo Ganga a été élevé au grade de “Commandeur dans l’ordre du mérite congolais”, le 15 août 2019, par le président de la République, à l’occasion des soixante ans de l’orchestre… La rumba produite par les Bantous de la capitale et certainement avec tous les élèves de son école est en passe d’être écrite sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’Unesco. A l’occasion des cinquante ans de l’indépendance du Congo, l’orchestre Bantous de la capitale a été décoré pour l’ensemble de sa carrière et le service rendu par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, qui a toujours suivi avec intérêt la vie de cet orchestre qui fait l’honneur du Congo depuis plus d’un demi-siècle. Certes, son long parcours a été marqué aussi par des déchirures et des ruptures, mais l’orchestre Bantous a toujours su conjurer le sort et rebondir par la suite. Depuis le 2 janvier 2021, date à laquelle a été mis en place un nouveau bureau, les Bantous de la capitale sont en train de refaire peau neuve. Pour Simon Mangwani, chef d’orchestre adjoint, tout se passe bien. « Depuis l’arrivée de notre président tout se passe bien. Nous ne répétons pas parce qu’on a pas encore fini d’aménager notre nouveau siège qui se trouve à Moungali. L’avenir de l’orchestre est bon, parce que nous sommes là pour assurer la continuité. Il y a des anciens, puis nous qui sommes venus, puis il y a les jeunes qui sont là et qui vont assurer la relève. On est en train de renouveler l’orchestre. D’ici-là nous allons en studio », a-t-il assuré. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le bureau du comité Bantou conduit par Maurice Nguesso suivant la messe en mémoire des pères fondateurs (Crédit photo/ ADIAC)
Photo 2 : Lors de la messe en mémoire des pères fondateurs (Crédit photo/ ADIAC)
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