Anatole Collinet Makosso : « En France, nous étions allés chercher un ballon d’oxygène pour l’économie congolaise »Jeudi 2 Septembre 2021 - 17:45 Au terme de sa mission de travail effectuée du 24 au 30 août à Paris, en France, le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso, a exprimé son optimisme quant aux grands défis que doit relever le Congo dans le cadre des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), les traders, mais aussi la relance économique. Le chef du gouvernement congolais, qui était à la tête d’une importante délégation comportant pas moins de neuf ministres, a participé à l’université du Medef et rencontré différentes personnalités françaises dont les ministres de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, de la Transition écologique, Barbara Pompili, et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’Égalité des chances, Élisabeth Moreno. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Anatole Collinet Makosso dresse le bilan de cette mission marathon, sa toute première à l’international depuis sa nomination à ce poste. « C’était une mission à la fois économique et écologique, qui tenait compte de l’agenda actuel du Congo. Nous avons voulu profiter de la rentrée en France, notamment avec l’université d’été du Medef, pour relancer notre diplomatie économique avec l’État français, notre coopération avec les entreprises françaises, et vendre la destination Congo aux investisseurs. Nous avons également assuré la promotion de notre secteur privé et nous l’avons mis en contact avec les entrepreneurs français. Nous avons enfin présenté la carte des opportunités publiques congolaises pour lesquelles le gouvernement cherche à développer des partenariats avec le privé, dans le cadre de joint-ventures. Sur le plan écologique, nous sommes à la veille d’un grand événement avec la COP26 organisée à Glasgow. Le Congo est porteur d’un vrai projet de protection de l’environnement et du climat, il était donc nécessaire de rencontrer nos partenaires français pour être certains de parler ensemble d’une même voix », a déclaré le chef du gouvernement à Jeune Afrique. De la France, premier partenaire historique du Congo, il dit compter, comme toujours, sur son soutien et son accompagnement dans le cadre des négociations avec les partenaires économiques et financiers, notamment le FMI, mais également les traders. « Nous cherchons également à obtenir l’appui et l’aide de l’Hexagone dans les relations que nous entretenons avec son secteur privé, en ayant le même discours concernant la gestion de la dette importante du Congo vis-à-vis des entreprises françaises. Nous souhaitions aussi que la France nous accompagne dans le comblement du gap dans notre budget 2021. Notre loi des finances rectificative induit une différence de 300 milliards de francs CFA et la France peut nous accompagner en contribuant directement ou en nous aidant à trouver d’autres bailleurs », indique- t-il. Selon lui, le Congo bénéficie aujourd’hui d’un préjugé favorable de Paris et l’espère également du FMI. Parlant des mesures et dispositions prises par son gouvernement pour trouver des solutions permettant au Congo de sortir du marasme économique dans lequel il se trouve, le Premier ministre évoque, dans cet entretien, l’engagement solennel de son gouvernement à rétablir l’autorité de l’Etat, garantir la transparence et lutter contre les anti valeurs grâce à la mise en place des institutions dédiées. Au nombre d’initiatives prises dans ce sens, Anatole Collinet Makosso parle des guichets uniques placés au Trésor public afin que les fonctionnaires ne soient plus en relation directe avec l’argent dans le cadre de recouvrements fiscaux. Ceci afin d’être sûr que la ressource aille bien là où elle doit aller. « Nous avons pris beaucoup d’initiatives de ce style qui doivent faire comprendre qu’il y a aujourd’hui un véritable engagement de notre part pour garantir une meilleure transparence, améliorer la gouvernance et rétablir l’autorité de l’État », assure-t-il. Confiant en l’avenir et aux chances du Congo de rebondir, le chef du gouvernement mise tout à la fois sur l’engagement des partenaires et sur le Plan national de développement (PND 2022-2026. « Nous démarrerons en 2022 avec la mobilisation des ressources internes. Une grande réforme doit être lancée pour faciliter cette mobilisation, tout en rationalisant la dépense publique, bien sûr avec le soutien du FMI comme garant du succès du PND 2022-2026 », ajoute-t-il. Et de préciser : « Cette stratégie vise à relancer l’économie pour parvenir à une croissance supérieure à 2 % dès l’année prochaine. Nous étions à – 3 % en 2020 et les efforts réalisés durant le deuxième semestre 2021 nous permettent d’envisager atteindre les – 0,5 % à la fin de cette année. Nous devons pour cela nous appuyer sur les axes définis dans le PND, notamment en matière de diversification de l’économie ». Guy-Gervais Kitina Notification:Non |