Journées nationales des diasporas et de l’Afrique: la neuvième édition clôturée à BordeauxLundi 28 Mars 2022 - 14:35 Dans la ville française, pour clore les Journées nationales des diasporas et de l’Afrique ( JNDA), les organisateurs ont donné en partage à un public cosmopolite des instants printaniers à vivre au marché de circonstance et deux concerts en direct à l’I.Boat, salle de spectacles au bord des bassins à flot. De l’avis des organisateurs et participants, la neuvième édition a été un bon cru : une moisson riche et dense en contenu, pouvait-on entendre à la clôture des travaux. L’une des attractions a été la participation, parmi les personnalités, de Samuel Eto’o, président de la fédération camerounaise de football. Le 26 mars, à peine les débats clos qui ont duré trois jours au Palais des congrès, avec, au programme, ceux ayant trait à la croissance durable ou sur le nouveau partenariat économique avec l’Europe, les participants se sont déportés vers l’I.Boat pour vivre un des aspects de l’Afrique : un marché, deux concerts afrobeat et soul en soirée. Sur les lieux, en fin d’après-midi, dans une atmosphère de beau temps printanier fort agréable, un public cosmopolite a découvert les stands d’artisans mettant en avant des articles " made in africa " : sacs, vêtements, cosmétiques et alcools. À en croire les organisateurs, il leur semblait important de concevoir un événement destiné aussi au grand public, et pas exclusivement aux Africains. De ce fait, ils ont créé cet événement pour raffermir les relations avec la France et l’Europe, en faisant de Bordeaux une capitale de l’Afrique. « Nous avions envie que cette relation soit partagée par ses habitants. L’I.Boat est un endroit qui permet cela. C’est un lieu festif et authentique, avec un espace ouvert sur la ville », a expliqué John Arthur Manga, chargé de projet pour les JNDA. Rendez-vous est donné pour la dixième édition en 2023.
Retour sur trois thèmes des JNDA Les diasporas africaines se sont mobilisées à Bordeaux pour co-construire les nouveaux enjeux africains. Synthèse sur trois thèmes Après la conférence inaugurale/interview de Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin, co-fondateur et président du Fonds d'investissement SouthBridge, précisant : "Nous savons que nous devons aujourd'hui redéfinir nos modèles de développement", réponses des panélistes à chacun des trois thèmes suivants : " Quel rôle pour les diasporas africaines dans la relation croisée Afrique-France-Europe ? " Pour Jacques Jonathan Nyemb, président de The Okwelians, « les diasporas représentent un enjeu géopolitique majeur pour nos pays ». Le président de The Okwelians a appelé, lors de ces JNDA, à une véritable stratégie d’engagement de la diaspora dans les efforts de transformation politique, économique et sociale des pays africains, et du Cameroun en particulier. « Engageons-nous! », a-t-il préconisé. " Le numérique, levier d’une croissance durable en Afrique " L’idée défendue par le Pr Alain Kiyindou, de l'université Bordeaux Montaigne, chaire Unesco Pratiques émergentes en technologie et communication pour le développement, est celle de la nécessité de passer à des politiques nationales, sous- régionales, voire régionales, ou du moins leur harmonisation car, estime-t-il, la question du numérique est un phénomène mondial qui traverse les frontières. On ne peut pas, par exemple, arrêter le fléau de la cybercriminalité en se contentant de mesures nationales. La deuxième idée qu'il compte développer est que l'Afrique doit se lancer à fond dans le développement du numérique avancé. Pour Chrysostome Nkoumbi-Samba, président Afrik@CyberSécurité, d’emblée, reconnaître qu’à ce jour la technologie est suffisamment mature. Mais derrière cette évolution, se trouvent des enjeux de la prise de conscience du politique africain à l’égard de la transformation numérique en cours sur le continent et au-delà de ses frontières. La covid-19 a, bien entendu, contribué à son accélération. L’heure n’est plus à la retenue ; il est plutôt temps d’œuvrer pour des modèles de société qui assurent l’épanouissement des citoyens grâce aux avancées technologiques. L’expertise africaine est bien présente pour assurer l’accompagnement nécessaire dans le nouveau monde. Le ministre congolais de Kinshasa de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a plaidé pour la nécessité de refonder l’écosystème numérique. Ce fervent du changement de narratif à propos de l’Afrique s’est montré fier de l’évolution des start-up africaines n’ayant rien à envier à la Silicon Valley, le berceau de l'innovation technologique. " Défis écologiques et solutions en Afrique (Energies, habitat, transports, industrialisation, santé) " Parmi les panélistes, Richard Amalvy, de la Fondation Brazzaville, fondation œuvrant sur deux piliers. Sa plaidoirie s’est articulée sur l’interrogation : « Faut-il aujourd'hui mettre ou non le bassin du Congo sous cloche ? ». Interrogation légitime quand il est établi et reconnu par les experts du climat que « le bassin du Congo est devenu le premier poumon de la planète. Et contrairement à ce dernier, les forêts d'Amazonie et de l'Indonésie affichent des taux d'échange de carbone négatifs, du fait des conséquences de la déforestation ». Transition toute faite à propos du deuxième pilier : la lutte contre le trafic de médicaments falsifiés et de la qualité inférieure (MFQI), privant les patients africains de médicaments de qualité abordables. Le directeur général de la Fondation Brazzaville a rappelé comment a été élaborée la méthodologie des plans nationaux de lutte contre les MFQI en appui de l’Initiative de Lomé avec six pays déjà signataires : le Congo, le Ghana, le Niger, le Sénégal, le Togo et l’Ouganda. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo : 1: La table ronde sur le numérique des JNDA 2022 / Ono Ahsiang
2 - Pierre De Gaétan Njikam, fondateur des JNDA / Ono Ahsiang Notification:Non |