Coopération: retour sur la mission d'Etat du Premier ministre congolaisMardi 26 Avril 2022 - 14:00 La mission d'Etat du Premier ministre congolais, chef de gouvernement, Anatole collinet Makosso, à Washington, a annoncé de bon augure pour le Congo-Brazzaville. Au terme d’une importante mission d’évaluation des efforts menés en matière de désendettement, restructuration de l’économie et résolution des problèmes sociaux, le Fonds monétaire international (FMI) a marqué son satisfecit sur plusieurs points énumérés dans le document cadre, même si l’institution reste prudente dans l’attente que le Congo amplifie ses efforts à réformer ses régies financières et lutter contre une corruption qui aurait atteint un niveau désavantageux. De fait, le pays qui travaille à stabiliser sa situation économique doit répondre à des exigences de transparence strictes et démontrer que sa feuille de route est réaliste. La visite de travail du Premier ministre à Washington se situe en droite ligne de la décision salutaire prise le 21 janvier dernier par le conseil exécutif du FMI, qui avait approuvé le démarrage d’un nouveau programme au Congo au titre de la Facilité élargie de crédit d’un montant de 455 millions de dollars sur trois ans. En participant aux assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, la délégation congolaise a mis sur la table des indicateurs de performance qui ont permis au directeur général adjoint du FMI, Kenji Okamura, assisté de l’administrateur FMI pour le Congo et du vice-président exécutif et directeur général de la Banque mondiale, Hiroshi Matano, de tirer les premières conclusions positives sur la bonne tenue de ce pays vis-à-vis de ses défis avec les institutions financières de Breton Woods. La dette est soutenable C’est l’une des principales conclusions à laquelle est parvenu le FMI qui note que le Congo a réalisé, en un laps de temps, ce que l’on aurait présumé devoir en prendre davantage. Mais le gouvernement d’Anatole Collinet Makosso a fait de ses négociations avec le FMI son cheval de bataille, attendu que c’est l’une des clés de la relance économique du pays, au-delà des bienfaits qu’un tel accord aura apporté en terme de paix sociale. « Nous sommes venus participer à une revue des institutions de Breton Woods, mais aussi prouver notre volonté de leur témoigner de vive voix nos vifs remerciements pour nous avoir sortis d’une triste situation économique intenable et qui aurait pu faire sombrer totalement le Congo », s’est réjoui le Premier ministre qui conduisait une forte délégation de ministres. Une sévère discipline budgétaire observée par le Congo Pour le chef du gouvernement, l’enjeu lié au redressement de l’économie congolaise à recréer les conditions d’une attractivité économique, à résoudre les problèmes sociaux et à redorer l’image du Congo, demeure une priorité et un objectif majeur dans les négociations avec le FMI, voire même avec l’ensemble des bailleurs bilatéraux ou multilatéraux, afin de renouer la confiance, tant au plan interne qu’au plan externe. Pour passer du désenchantement à la relance de son économie, le Congo a observé une sévère discipline budgétaire et entend, grâce à son Plan national de développement, se remettre sur les rails d’un développement inclusif. L’escale à Paris de la délégation congolaise a eu pour but de rassurer les autorités françaises qui travaillent à aider le Congo à sortir de cette zone rouge où l’ont laissé les différentes crises économiques et sanitaires. « Le président de la République, Emmanuel Macron, est très engagé sur la question des réallocations des droits de tirage spéciaux et sur la sécurité alimentaire ; tout cela était au cœur de nos échanges avec le Premier ministre Anatole Collinet Makosso. En plus, le Congo a initié un dialogue riche et soutenu avec le FMI, qui a abouti à des résultats positifs, avec l’appui de la France. Nous accompagnons tout cela avec un soutien additionnel et, dans les jours qui viennent, une mission française se rendra à Brazzaville pour travailler sur les modalités de ce soutien de la France adossé à celui du FMI », a déclaré le ministre français chargé du Tourisme, des Français de l'étranger et de la Francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne. Il a rappelé à ses interlocuteurs la nécessité d’aider le Congo à mobiliser des partenaires qui lui permettraient de réunir ou d’atteindre le cap des financements de 2/3, soit environ 6500 milliards de FCFA. Selon la vision du gouvernement congolais, la mobilisation des ressources nécessaires au financement dudit Plan national de développement ne reposera pas sur l’endettement, mais plutôt sur des formules innovantes ouvertes aux marchés financiers et à la promotion des partenariats publics privés. D’où la présence très marquée à Washington des ministres des Finances, Roger Rigobert Andely, du Plan (Olga Ghislaine Ingrid Ebouka Babakas), de l’Aménagement du territoire( Jean Jacques Bouya), du ministre délégué aux Finances, Ludovic Ngatsé. Anatole Collinet Makosso y a, d’ailleurs, réaffirmé les axes principaux de l’action de son gouvernement (le désendettement et l’investissement social), qui sont des dossiers qu’il porte à bout de bras et pour lesquels il a aussi ouvert une nouvelle page dans les relations de coopération entre le Congo et les États-Unis. Ses audiences avec Dana Banks, conseillère spéciale à la Sécurité nationale du président Joe Biden, auprès du secrétaire d’Etat américain et à la Chambre de commerce des Etats-Unis, constituent la toile de fond du réchauffement des relations de coopération et du maintien du dialogue politique de haut niveau entre le Congo et les États-Unis. Des sessions de travail qui ont été l’occasion de revisiter les dossiers liés aux relations bilatérales et d’exprimer la reconnaissance du gouvernement, au nom du président congolais, pour leur appui lors des négociations entre le pays et le FMI. Pour les experts, cette réinvention des relations du Congo avec ses partenaires remet le pays en bonne place sur l’échiquier financier international. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :La mission du Premier ministre à la Banque mondiale et au FMI, avril 2022 / Cellule de communication de la Primature du Congo Brazzaville Notification:Non |