Les immortelles chansons d’Afrique : « Eve sukali » de Blaise Bula

Si l’on considère Eve comme femme, nous pouvons être emmenés à comprendre l’expression « Eve sukali » comme « Femme sucrée ». En Lingala, "sukali" désigne le sucre. A travers ce titre, l’auteur nous plonge au cœur du scénario d’un personnage épris d’une femme qui lui joue des tours. En fait, Blaise Bula veut nous démontrer que l’amour est une bonne chose, mais il est à la base de la souffrance de ceux qui aiment. De même, le sucre a l’air bon sur la langue mais cause des dégâts dans l’organisme.

 L’homme s’exprime en ces termes : « Tala ngai awa motema mobebi ngai mwana moninga mawa nazangi kutu moyen mpo basoulage ngai », que l’on peut comprendre par : « Vois comment mon cœur s’est abimé, il me manque même des gens pour me soulager ».  Il dira, en outre, « Na beli maladie ya bolingo ngai na komi asphyxie, asphyxie mpona bolingo na yo », autrement dit: « Je souffre de la maladie d’amour et je suis devenu asphyxié à cause de l’amour que je te porte ».     

La chanson débute par une section instrumentale produite par le synthétiseur d’Alain Makaba, suivie de la batterie de Mbwinga Titina Alcapone appuyée par la guitare basse de Didier Massela  et les riffs de la guitare solo d’Alain Makaba, avant que n’intervienne le chœur polyphonique engendré par les voix de JB Mpiana, Blaise Bula, Werrason, Marie Paul Kambulu, Adolph Domingues. Il faut cependant  faire remarquer que dans ce disque 33 tours paru en 1991, grâce au label « Mabisa », sous la référence MBS 001, Alain Makaba fait un travail remarquable. Il est à la guitare solo, rythmique et au synthétiseur, secondé au synthétiseur par Cyril Orcel. Quant à Reberto Wunda, il y joue des percussions et  son animation a fait délirer plusieurs mélomanes sur les pistes de danse.

Fils de Cyprien Bula et de Cathérine Mangondo, Blaise Bula est né le 22 avril 1967, dans la commune de Bandalungwa, à Kinshasa. Parallèlement avec ses études, il côtoie le monde musical dans lequel il se consacrera entièrement après son titre d’ingénieur. C’est dans l’art d’Orphée  qu’il sera plus connu. Après le schisme de Wengué, il se trouve du côté de JB Mpiana. Quelque temps après, il quittera JB Mpiana pour sortir son premier album " Pondération 8", paru sous les auspices du label « Ets Ndiaye ». En 2007, il enregistre « Balia ngando », un opus produit par Aimé Buanga. Cet opus mixé par JP Kiss a connu la participation au chœur de Dede, Guejo, Luciana, Supersonic, Mirage et Tripason correcteur ; à la basse Godé Lofombo ; à la batterie Djoudjou ; à la guitare solo Burkina Faso Mboka et Charly Solo ; aux percussions Papy Mbonda et à l’animation Diamant vert et Reagan. En 2018, il signe, avec l’appui du label « Kadland Production », un double album dénommé « Rendekita ».