Etats-Unis : Donald Trump entre démêlés judiciaires et retour aux affaires

Lundi 21 Août 2023 - 13:52

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Ayant plaidé non coupable de complot contre les institutions après l’élection de 2020, une accusation d’une gravité inédite contre un ex-président américain, Donald Trump devra une nouvelle fois être devant les juges le 28 août prochain au tribunal fédéral de Washington pour une audience devant déterminer la date de son procès. Elle se tiendra sous l’autorité de la juge fédérale, Tanya Chutkan, qui présidera les débats. Et c’est la troisième fois depuis mars que le grand favori de la droite pour la présidentielle de 2024 est inculpé au pénal.

En attendant le jour de l’audience, la défense qui réclamait du temps pour étudier la masse de documents contenue dans le dossier relatif au complot que l’ex-président républicain aurait orchestré contre les institutions américaines, la défense a proposé une autre date. Elle souhaite que ce procès de l’ancien président pour ses tentatives présumées frauduleuses d’inverser le résultat de l’élection de 2020 se tienne en avril 2026, bien après la présidentielle de novembre 2024. « Cette date leur permettrait de préparer la juste défense de leur client, et de ne pas interférer avec les autres poursuites visant l’ex-président », plaident ses conseils.

Ses avocats s’élèvent contre la demande d’un procès rapide formulée par le procureur spécial, Jack Smith, dont l’enquête de plusieurs mois vaut à l’ancien président cette nouvelle comparution. Le procureur avait notamment voulu que le procès de Donald Trump débute le 2 janvier 2024. « L’intérêt du public repose dans un procès juste et équitable, et non dans la précipitation d’un jugement », ont défendu ses conseils dans leur proposition de calendrier, soulignant que le seul examen des pièces constituant le dossier pourrait prendre plusieurs années.

En campagne pour la primaire républicaine afin de reconquérir la Maison Blanche en 2024, Donald Trump est visé par quatre inculpations pénales : deux au niveau fédéral, à Washington et en Floride (sud-est), une dans l’Etat de New York et une en Géorgie (sud-est). Il est accusé non seulement de complot à l’encontre des institutions américaines en lien avec ses actes pour inverser le résultat de la présidentielle de 2020, mais aussi de gestion négligente de dossiers confidentiels et de falsification de documents comptables après l’achat du silence d’une actrice de films X. Les dates des procès ont déjà été fixées pour New York et la Floride, soit respectivement mars et mai 2024. Les Etats-Unis seront alors en pleine campagne électorale pour les primaires.

Mike Pence, l’ancien vice-président de Donald Trump, s’étant déjà lancé dans la course pour les primaires républicaines, juge que les manœuvres de son ex-patron pour tenter d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020 le disqualifiaient pour 2024. « Le président Trump avait tort à l’époque et il a toujours tort aujourd’hui », martèle-t-il de temps en temps. Mike Pence assure qu’il se plierait à la loi s’il était convoqué par la justice pour témoigner contre Donald Trump à son procès.

Le milliardaire républicain menace les témoins

Pour le magnat de l’immobilier, probable candidat à l’élection de 2024, ses démêlés judiciaires ne sont autres que « la persécution d’un opposant politique », et y voit sans relâche une « chasse aux sorcières » à l’instigation de son successeur démocrate, Joe Biden. Ce que la justice ne veut nullement entendre parler puisqu’elle assure que le milliardaire républicain aura un juste procès. « Je peux assurer à tout le monde qu’il y aura un processus et un procès équitable », avait déclaré, le jour de la première audience, la magistrate Moxila Upadhyaya.

Malgré cela, Donald Trump et ses avocats redoutent la décision de justice qui sera prononcée, sachant que ce n’est pas la première fois que Tanya Chutkan qui dirigera les débats aura affaire à Donald Trump. En 2021, après le départ de ce dernier de la Maison-Blanche, cette juge avait sèchement rejeté sa demande de garder secrètes certaines informations liées à ses faits et gestes le jour de l’assaut du Capitole. « Les présidents ne sont pas des rois et le plaignant n’est pas président », avait lancé dans sa décision celle qui a été nommée par Barack Obama en 2014, et qui a présidé les procès de nombre de participants à l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.

Ces derniers temps, le bras de fer opposant le ténor républicain aux autorités judiciaires s’est durci, les procureurs dénonçant un post menaçant du milliardaire visant potentiellement des témoins dans le dossier, ce que Donald Trump a nié. Pourtant après sa comparution devant un tribunal fédéral de Washington, le candidat à la Maison-Blanche avait déclaré : « Si vous me cherchez, vous allez me trouver! ».

L’ex-président républicain demeure très largement favori à l’investiture républicaine dont le premier débat est prévu mercredi à Milwaukee, dans le nord-est des Etats-Unis. Il creuse même l’écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis : dans le sondage New York Times/Siena College publié début août, Donald Trump le devance désormais de 37 points. Malgré cela, ses démêlés judiciaires pourraient constituer un frein à sa tentative de retour à la Maison-Blanche.

Nestor N'Gampoula

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