Portrait : Leslie Grace Bhalat, un nouveau souffle au Port autonome de Pointe-Noire

L’objectif de son département est de gérer les questions environnementales relatives aux activités du port, a indiqué Leslie, et à ce propos obtenir la certification ISO 14001 V. 2015 par l’implémentation du Système de management environnemental est primordial car cela permettra au PAPN d’être en norme avec les grands ports du monde, a expliqué Leslie. « Ce n’est pas facile, mais nous nous battons pour y arriver. Nous avons plusieurs missions parmi lesquelles la coordination des opérations de dépollution de nos sites souillés par les hydrocarbures. En effet, il arrive que lors des opérations de dragage, nous tombons sur des poches de bitumes. C’est une grande problématique que nous savons désormais gérer grâce à la mise en place d’un plan de gestion de sables bitumineux issus des opérations de dragage. L’autre enjeu c’est le traitement des déchets de navires et des déchets issus des activités portuaires. Ces déchets sont depuis quelques années traités par une entreprise de la place, mais nous continuons de les accompagner de sorte que les déchets collectés respectent les normes environnementales », a avancé Leslie qui ne perd pas de vue ses objectifs au quotidien en instaurant de nouvelle initiatives pour minimiser l’impact environnemental des activités portuaires avec une politique environnementale basée sur plusieurs axes stratégiques dont la prévention de la pollution, la gestion des déchets et de l’énergie.

Consciente que l’économie circulaire est la réponse à la question du développement durable, le Département Environnement et Développement durable du Port autonome de Pointe Noire ne ménage aucun effort  pour faire de ce lieu un green port, « autrement dit un port avec une véritable politique environnementale, une capacité de pouvoir identifier les pistes d’amélioration  et  les étapes à franchir pour s’orienter vers des certifications (ISO 14001 V. 2015, ISO 2600 V2010, ISO 50001 V. 2018) ou des labélisations environnementales (Green port, Ecoport ) », a expliqué Leslie qui ne cache pas au passage que l’accumulation des déchets générés par les activités portuaires remettent en cause la notion d’écosystème. « ll est donc primordial d’agir si nous voulons être certifiés ISO 14001 V 2015, c’est-à-dire qui oriente vers un meilleur management de l’environnement, afin de prendre des mesures pour prévenir les pollutions, réduire notre utilisation énergétique, mieux gérer nos déchets et diminuer nos émissions de gaz à effet de serre », a indiqué Leslie qui, en dehors du grand intérêt qu’elle porte pour l’environnement, a tout autant une bonne culture scientifique et technique, de bonnes connaissances juridiques sur l’environnement et le développement durable, en plus d’être réactive, d’avoir le sens de l’anticipation et de travailler en équipe.

Des aptitudes qu’elle acquiert avec le temps même si beaucoup pensent que son ascension est due au fait qu’elle soit la fille de l’actuel directeur général du PAPN. « Comme tout le monde, j’ai dû faire mes preuves, je n’ai aucunement été favorisée, j’ai travaillé d’arrache-pied  pour accéder à ce poste. Quand je suis arrivée, un nouveau département avait été créé sous influence des bailleurs de fonds car il y avait eu quelques cas de pollution. A L’époque, il y avait juste un employé, qui est mon chef actuel, qui portait le titre de chef de département », a révélé cette dernière qui, après une courte période de travail, est envoyé en formation pour parfaire ses connaissances. « Ma formation s’articulait sur l’environnement et le développement durable en milieu industriel », a dévoilé Leslie qui après deux ans de formation et son master en poche revient au pays et passe de simple agent  à chef de division, actuellement est nommée chef de département au sein de la direction de la qualité de la santé, sécurité et environnement du PAPN.

Parcours  

Leslie a toujours évolué dans le monde de la science.  Elle obtient son bac haut la main et s’envole pour le Ghana pour étudier la langue anglaise. Du Ghana, elle dépose ses valises au Canada ou elle est confrontée à une dure réalité du système éducatif. « Au départ, je m’étais inscrite en biologie médicale sur les directives des parents, mais je n’arrivais pas à suivre le rythme. Finalement, j’ai opté pour la biologie écologique et je pense que ça été la meilleure décision de ma vie, j’avais enfin trouvé ma voie et j’étais en phase avec mon moi intérieur », a-t-elle expliqué. 

« Mes études m’ont permis d’être en contact avec la nature, chose que je faisais souvent avec mon père enfant », a souligné Leslie qui n’a pas hésité à revenir au Congo quand l’occasion s’est présentée. « Je faisais de petits boulots car je ne trouvais pas de travail qui correspondait à mon profil.  Alors quand mon père m’a parlé de ce projet, j’ai fait mes valises et je suis rentrée manu militari », a fait savoir Leslie qui, depuis son arrivée dans ce département, se bat pour mettre en place une politique environnementale capable de redorer l’image du PAPN.