Arts de l’oralité : le festival Racont’Arts Congo a lieu en février à Côte mateveMercredi 29 Janvier 2025 - 14:00 Organisée par le conteur Jorus Mabiala, directeur du Centre de ressources du conte et des arts de l’oralité sur le modèle du grand festival itinérant international « Racont’ Arts » d’Algérie, la troisième édition du festival Racont’arts Congo regroupera, du 22 au 25 février au Centre des ressources du conte et des arts de l’oralité de Côte matève, dans le 6e arrondissement de Pointe-Noire, Ngoyo, les amoureux et passionnés des arts scéniques (contes, danses, chants, poésie…). Festival populaire, Racont'Arts est une manifestation faite avec les habitants pour les habitants. Autour des concerts, des représentations théâtrale, du folklorique, de la percussion, du conte, des nuits du conte, de la poésie, de la lecture, des performances, chants, musique, l’habitant y prend une part active dans le festival en s’y impliquant par l’hébergement, la restauration et le défraiement des festivaliers. L’artiste est pris en charge par l’habitant avec qui il passe des moments de convivialité, de culture et de partage. L’habitant est le centre d’intérêt du festival. Tout est fait pour qu’il participe dans un relent de démarche participative, qu'il se sente concerné en s’y impliquant. « Le cérémonial qui prédomine dans les festivals institutionnels est tout simplement banni à Racont'Arts. Tout le monde est logé à la même enseigne. Même les prétendues « stars » quand elles font l’honneur d'y participer font preuve d’humilité. Racont’Arts est l’espace par excellence de toutes les communions et notamment celle collective entre population, participants et organisateurs. On s’y sent tellement bien dans ce festival qu’on se fond dans un moi collectif, à telle enseigne qu’on se surprend à reprendre espoir en l’humanité», a dit le conteur Jorus Mabiala, l'organisateur de Racont'arts. Pour lui, Racont’Arts est un festival marquant. C’est, en effet, la seule manifestation en Algérie (et maintenant au Congo) où on parle d’esprit quand on veut rendre compte de sa singularité. « Esprit Racont’Arts, disent ses "adeptes". On ne sait pas qui a inventé ce concept et on ne sait pas quand. On sait tout simplement que chacun l’a repris à son compte. On n’arrête pas de parler de l’esprit Racont’Arts, même si certains en font trop, jusqu’à le confondre parfois avec misérabilisme ». La particularité de Racont’Art, à comparer avec les autres festivals, a ajouté Jorus Mabiala, est cette lueur expressive que dégagent les yeux des festivaliers, habitants et passionnés des arts de l’oralité pendant le festival «Chez chaque individu immortalisé par une photographie ou une image quelqconque se dégage un regard particulier, porté par des yeux qui en disent long sur les moments de bonheur vécus! Dans ces cas-là, la parole est superflue. Tout est dans les yeux, vraiment dans le yeux », a rencheri le conteur. Lors de la deuxième édition de Racont’Arts organisée l’année dernière à Côte mateve, la pièce de théâtre « L’aigle et la colombe » de Jean Malonga, mise en scène par Jorus Mabiala, avait tenu en haleine le public. C’est la seule pièce écrite par le père de la littérature congolaise, Jean Malonga. Elle a été éditée récemment par les Editions + qui ont retrouvé le manuscrit présenté lors d’un concours de théâtre en 1976. C’est un spectacle vivant où se mêlent épopée, tradition, bouffonnerie, chants et danses traditionnelles. Signalons que le festival "Racont’Arts", créé en Algérie, existe depuis plus de vingt ans. C’est une importante manifestation d'arts de rue en Algérie qui regroupe chaque année près de 350 artistes venus de différents pays et de tous les coins d'Algérie, en plus de 10 000 visiteurs et spectateurs. Le conteur congolais, Jorus Mabiala, y prend régulièrement part. Sa collaboration fortement saluée à ce festival est à l’origine de l’organisation de ce grand rendez-vous culturel à Pointe-Noire en version revue et corrigée, avec toujours comme vision de redonner vie aux villages et d’apporter quelque chose de substantielle dans la culture et l’art du pays.
Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :L'affiche de la 3e édition de Racont'Arts 2025/Adiac Notification:Non |