Tchad : la France quitte sa dernière base militaire

La rétrocession s’est concrétisée par le démantèlement de la base sergent Adji-Kossei, située dans la capitale tchadienne.  Cette base était la dernière des trois positions militaires françaises dans le pays. Elle représente l’achèvement du processus de départ des forces françaises.  La fin de la coopération militaire entre la France et le Tchad a été annoncée par N’Djamena, en novembre dernier. Suite à cette décision, Paris a amorcé progressivement le retrait de ses troupes. Signé en 1978 et révisé en 2019, le partenariat militaire entre les deux pays a été officiellement dénoncé par le gouvernement tchadien en 2024. Une décision qui survient dans un contexte de réajustement des relations franco-africaines, notamment en raison des changements politiques au Tchad et dans plusieurs autres pays africains. Le processus de retrait avait commencé avec l’évacuation de la base d’Abéché. Le 11 janvier, environ 100 soldats français ont quitté cette installation.

Les autorités tchadiennes avaient donné un délai de six semaines à la France pour retirer les 1 000 militaires restants, ainsi que tout le matériel, avant l’échéance du 31 janvier. Ce départ marque un tournant dans les relations entre les deux pays, après plusieurs décennies de coopération militaire. Au cours des dernières années, la présence militaire française en Afrique a été mise à l’épreuve. En plus du Tchad, la France a vu ses troupes quitter le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Ce retrait partiel des forces françaises reflète une réorientation des politiques de défense dans la région sahélienne, où la France a longtemps joué un rôle de premier plan dans la lutte contre le terrorisme islamiste.

Les soldats français toujours présents à Djibouti et au Gabon

D’autres pays ont exprimé leur intention de réexaminer leur relation avec la France en matière de présence militaire. C’est le cas du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, qui ont annoncé leur volonté de mettre fin au  stationnement de troupes françaises sur leur territoire, dans les années à venir. Des décisions qui expriment un désir croissant de réaffirmer la souveraineté nationale et de repenser les partenariats militaires traditionnels avec l’ancienne puissance coloniale. Mais tous les pays africains ne suivent pas cette tendance. Les troupes françaises restent déployées dans d’autres zones stratégiques en Afrique, notamment à Djibouti et au Gabon, deux pays où les accords de coopération militaire n’ont pas été remis en question.