Art in the garden : Indépendance Cha cha passe de la musique à la sculptureMercredi 2 Juillet 2014 - 14:46 L’œuvre du plasticien Mbikulu, inspirée de la mythique composition de janvier 1960 de Grand Kallé et de son African Jazz, dont elle porte le nom, était assez remarquable le week-end dans les Jardins des Premiers. Facile à répérer parmi la quinzaine de sculptures exposées au milieu de la centaine de toiles constituant la quatrième édition d’Art in the garden, la sculpture en tôle soudée forçait l’admiration des visiteurs. Lors du vernissage de l’exposition du collectif Congo Terre d’artistes, le 28 juin, le Premier ministre lui-même s’est imposé un arrêt devant l’homme à la guitare qu’il a contemplé un certain moment comme s’il voulait en scruter tous les détails. Dès lors que nous nous sommes approchés de l’œuvre, d’entrée de jeu l’artiste nous a dit : « J’ai exprimé à ma manière le sentiment ressenti par nos parents au moment de l’indépendance, ce qu’ils ont vécu le 30 juin 1960 à travers cette œuvre ». Après s’être allé à cette introduction et senti l’intérêt qu’avait suscité son premier discours, l’artiste a poursuivi sa présentation de l’œuvre quitte à en livrer les secrets de réalisation. « Je l’ai faite avec des tôles dures travaillées de sorte à respecter l’anatomie du personnage », a-t-il dit aux Dépêches de Brazzaville. Coiffé d’un béret, le guitariste que l’on se plaisait à regarder, elle était vêtue d’une chemise aux manches retroussées jusqu’au niveau des coudes. Déboutonnée, elle laissait paraître un torse nu orné d’un collier dont le pendentif rappelait une défense d’éléphant. La posture du musicien ne laissait aucun doute. Assis, sa guitare en mains, la caisse posée sur la cuisse droite, l’on pouvait bien se l’imaginer en train de jouer et chanter Indépendance Cha cha. L’imagination des visiteurs allait libre cours, d’autant plus que de temps à autre l’air se faisait justement entendre à partir des baffles placés au milieu des œuvres. Faite en grande partie de tôles, Indépendance Cha cha comporte aussi des morceaux de barre de fer en guise de lacets de chaussures et du fer plat constituant le manche et la tête de la guitare. Mbikulu nous a confié qu’il lui a fallu cinq mois de travail pour parvenir à la réalisation de l’œuvre qui cadrait bien avec l’exposition. Laquelle exposition ne se tenait pas à la primature par hasard. En effet, il était là question de célébrer un passage important de l’histoire nationale, à savoir les 54 ans d’indépendance de la République démocratique du Congo. Quant à l’autre œuvre du même artiste, une toile où se dégageait quatre visages donnait la preuve qu’il est aussi habile en sculpture qu’en peinture. Pour celle-ci, il nous a avoué avoir trouvé une façon de paraphraser le vieux proverbe : « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ! ». Et de s’expliquer de la sorte : « J’ai juste voulu exprimer le fait qu’en société, nous avons autant besoin des vieux qui ont l’expérience que des jeunes qui ont la force ». Quitte à circonscrire l’œuvre dans le contexte congolais, il nous a dit : « Ceci signifie que nous devons rechercher à renforcer les liens dans la communauté, vivre dans une ambiance favorable à la cohésion entre vieux et jeunes pour que notre pays aille de l’avant. Nous sommes condamnés à bien vivre ensemble pour notre essor ». Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Mbikulu accoudé sur Indépendance Cha cha
Photo 2 : Mbikulu posant à côté de sa peinture
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