Diversification de l’économie : des experts souhaitent la création d’un fonds d’affectation spécialSamedi 12 Juillet 2014 - 16:30 Afin de faire du secteur privé un levier essentiel dans la modernisation et l’industrialisation du Congo, le gouvernement devrait créer un fond spécial destiné à financer la promotion dudit secteur Les experts du cabinet camerounais Cible RH Congo ont formulé cette recommandation le 10 juillet, à Brazzaville, lors de la restitution d’une étude réalisée sur le secteur privé congolais. Cette étude reposait sur une revue stratégique et tactique des perspectives de développement du secteur privé congolais et devait identifier des opérateurs économiques évoluant dans les secteurs prioritaires du Projet d’appui à la diversification économique (PADE). « La création de ce fonds qui devrait être géré dans le cadre du partenariat public privé, pour plus d’efficacité, est exclusivement dévolue au président de la République et au Parlement », précise le document de synthèse des travaux de validation de ladite étude. Parmi les propositions phares, faites à l’issue de cette étude, figure la transparence dans la gestion des budgets dédiés au renforcement des ressources humaines et matérielles des institutions publiques ou privées d’appui au secteur concerné. Le développement des compétences des agents de la fonction publique est d’autant plus nécessaire que le transfert de la décision de leur recrutement aux ministères techniques. Le coordonnateur du Projet d’appui à la diversification économique (PADE), Joseph Mbossa, a rappelé que dans la perspective de favoriser le développement des investissements hors pétrole, d’énormes efforts sont en train d’être fournis. Il a cité la réduction des lenteurs administratives dans la création des entreprises puis celle des taxes et impôts. Autres secteurs qui méritent un regard : le commerce transfrontalier et l’accès aux financements. « Nous n’avons pas de banques d’investissements mais plutôt des banques commerciales qui ne peuvent pas accorder des crédits d’investissements. Pourtant, on pourra atteindre les performances au bout des programmes qui sont en cours », a-t-il déclaré. En tant que partenaire privilégié du gouvernement congolais, la Banque mondiale a, en guise d'appui à la diversification de l’économie congolaise et au développement du secteur privé, déjà amorcé des activités susceptibles d’améliorer le climat des affaires et promouvoir des investissements dans les chaines de valeur. Elle s’est engagée aussi à soutenir l’entrepreneuriat national et la compétitivité au niveau des Petites et moyennes entreprises (PME). Félicitant le cabinet pour l’étude réalisée, Mohamadou Hayatou, expert de la Banque mondiale, a précisé qu’au-delà de son aspect informatif, ce document favorisera le dialogue entre les acteurs des secteurs public et privé afin d’apporter les réformes indispensables à l’amélioration du climat des affaires et favoriser des investissements. « Il faut doubler d’efforts pour le développement et le financement des PME par les banques locales qui doivent apporter leur contribution au financement de l’économie. Nous avons besoin de tous les investissements privés, nationaux ou internationaux, pour accompagner la croissance des industries locales », a-t-il martelé. En rappel, le PADE constitue l’un des piliers du Plan national de développement (PND) élaboré par le gouvernement en vue de l’émergence du pays d’ici à 2025. Il faut cependant noté, comme le démontrent les chiffres, que le secteur pétrolier représente plus de 85% des recettes de l’État et 92% des exportations. Le secteur privé hors pétrole, certes en pleine croissance, reste malheureusement faible avec un niveau d’investissements qui ne représente que 5% du produit intérieur brut. D’où la nécessité pour le gouvernement d’investir dans l’agroalimentaire, l’agriculture, les mines solides et le bois. Sont aussi du domaine du PADE, les réformes suscitées par le classement Doing business du Congo, l’organisation et le développement des chaînes de valeurs cibles, la compétitivité des PME, la promotion des investissements et, enfin, l’orientation stratégique des infrastructures.
Lopelle Mboussa Gassia |